Biodiversité et agriculture sont interdépendantes depuis des milliers d’années. Alors que l’agriculture peut jouer un rôle positif pour la biodiversité, les modes de production agricole des cinquante dernières années ont dégradé l’état de la biodiversité. La préserver par une agriculture favorable et aussi assurer la pérennité de l’agriculture grâce à la biodiversité sont des enjeux majeurs. Ce dossier thématique dresse un panorama pour découvrir, comprendre et agir.
L’ARB a initié en 2021 des travaux sur ce thème, réunissant les acteurs de la profession agricole et les acteurs de la protection de la biodiversité en Centre-Val de Loire. Ce dossier est un état des lieux des connaissances, réalisé dans ce cadre par l’ARB.
Les numéros entre parenthèses font référence à la bibliographie disponible dans les ressources à consulter.
Ce dossier thématique revient sur l’histoire de l’évolution de l’agriculture en France et en Centre-Val de Loire, pour mieux comprendre les enjeux actuels et partager les solutions.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, nourrir la population est un enjeu de taille. La mécanisation, l’emploi de produits phytosanitaires, la simplification des paysages ont alors permis d’accroître rapidement les rendements. Parallèlement à ces changements agronomiques, la société française évolue, les modes de vie, d’habitat, de consommation et d’alimentation se transforment. S’en joignent alors des enjeux économiques globaux, où la concurrence se fait internationale et les circuits de distribution dictent les prix, influençant directement les modes de production pour obtenir une meilleure rentabilité. En parallèle de cette intensification, d’autres courants apparaissent pour se passer des produits chimiques de synthèse, ce sont les premiers temps de l’agriculture biologique. Jusque dans le tournant des années 1990-2000, les enjeux environnementaux n’étaient pas un sujet, jusqu’à ce que les politiques agricoles développent des aides pour ce modèle d’agriculture. Progressivement les constats d’effondrement de la biodiversité ou de pollutions, et la publication d’études scientifiques mettent en évidence les liens entre agriculture et biodiversité. Transformer les pratiques agricoles pour préserver la biodiversité et en cela assurer la pérennité de l’agriculture elle-même devient un enjeu majeur. Aujourd’hui ce constat est de plus en plus partagé et les pratiques évoluent en ce sens. Une approche territoriale est mise en avant, non plus pour réfléchir l’agriculture à la parcelle, déconnectée du sol et du vivant, mais bien comme faisant partie d’un tout où les interactions sont multiples.
En Centre-Val de Loire, l’agriculture occupe près de 2/3 du territoire régional avec de moins en moins d’actifs. Les acteurs régionaux s’engagent pour préserver la biodiversité des milieux agricoles, menacée d’effondrement.
Depuis près de 11 000 ans, l'agriculture et la biodiversité sont liées. Au fil des siècles de civilisation et de l'évolution technologique, l'agriculture s'est transformée pour répondre à des besoins de société et a progressivement influé sur l'environnement.
Par l’utilisation des sols, le façonnement des paysages et la production alimentaire, l’agriculture travaille avec le vivant et dépend de nombreux services rendus par la biodiversité.
Les milieux agricoles sont aussi des écosystèmes à part entière et les variétés potagères, fruitières, céréalières, ou espèces animales sont des constituantes de biodiversité. En parallèle, des espèces dépendent de ces milieux et apportent des services indispensables au développement de l'agriculture elle-même. Par exemple, sans insectes pollinisateurs, 65 à 95% des fruits et légumes (1) que nous mangeons n’existeraient pas.
Sans la biodiversité, et malgré toutes les technologies mécaniques et pétrochimiques, l’agriculture même moderne n’aurait pas les capacités de production, ni d’adaptation aux changements globaux. Sans la biodiversité, l’agriculture devrait traiter plus, fertiliser plus car les auxiliaires des cultures ne réguleraient plus les ravageurs et la vie du sol n’assurerait plus ses fonctions (minéralisation de la matière organique, structuration du sol…). La biodiversité est donc une compagne précieuse pour l’agriculture et vice-versa.
La réciproque est aussi vraie. Sans l’agriculture, plus de prairie, plus de pelouse mais seulement des broussailles ; plus de bocage, ni de bordure fleurie mais de vastes plaines...
Pourtant, malgré toute leur importance, ces paysages ne sont plus aussi communs qu’ils pouvaient l’être avant la seconde guerre mondiale.
Comment en est-on arrivé là ? Quels changements l’agriculture a-t-elle vécu depuis les années 1950 ? Quelle est la situation en Centre-Val de Loire ? Quelles conséquences, pour quelles perspectives ?
Au sortir de la seconde guerre mondiale, les ressources de la France sont dévastées. En 1946, le Plan Monnet prévoit une modernisation des équipements des industries, pour relancer l’économie française. Cependant, l’agriculture n’est pas concernée par ce plan, seul le machinisme agricole l’est (la production agricole n’est en effet pas perçue comme une activité de base).
Par manque d’une politique agricole définie, le constat dressé en 1952, met en évidence que les objectifs du Plan ne sont pas atteints ; la France est importatrice nette de denrées agricoles (2).
Les lois d’orientations agricoles de 1960 et 1962, ainsi que la politique agricole commune qui entre en vigueur en 1962, sont des outils qui permettront par la suite d’organiser la politique française agricole (3). C’est à compter de cette décennie que les performances agricoles explosent, dues à :
Dès lors, les pratiques s’intensifient. En France, les rendements en céréales sont multipliés par 3 en 50 ans et atteignent un palier depuis 10 ans (4).
La recherche génétique et la sélection animale permettent d'accroître fortement la production des élevages : une vache laitière produit 8200 litres par an en 2019 (5) contre 1942 litres en 1950 (6). Ainsi, bien que le nombre de vaches laitières ait été divisé par 2 (passant de 6,5 millions de têtes en 1985 à 3,5 millions en 2019) (7) (8), la production laitière annuelle est toujours équivalente à celle des années 90.
Les pratiques d’élevage évoluent : les prairies fourragères passent de 63% de la Surface Agricole Utile (SAU) en 1950 à 47% de la SAU en 2019. Les surfaces en pâtures ont diminué tandis que les surfaces cultivées en maïs ont augmenté de 75 %, passant de 366 000 ha en 1960 (soit 1% de la SAU) à 1 436 000 en 2019 (soit 5% de la SAU) (9).
C'est la production d'une vache laitière en 2019, contre 1942 l/an en 1950
L’intensification se ressent dans toutes les strates de la société agricole. Les lois d’orientation permettent l’installation de jeunes agriculteurs·trices via l’indemnité viagère de départ pour les agriculteurs·trices de plus de 60 ans qui stoppent leur activité. La loi du 8 août 1962 prévoit l’accompagnement de la mutation professionnelle des agriculteurs·trices (la réforme de la PAC en 1992 permet la pré-retraite à 55 ans (3)).
Les terres sont rachetées et les exploitations grandissent en taille : les exploitations de moins de 20 ha représentaient 80% des exploitations en 1955, contre 46% en 2010, et près de 40% en 2020 (10).
des exploitations font moins de 20ha en 2020, contre 80% en 1955
Pour être adaptés aux nouvelles machines, les paysages agricoles sont simplifiés et les remembrements se succèdent entre 1960 et 1980. Les terres sont recentrées à proximité des corps de fermes, les parcelles sont agrandies, les haies sont arrachées.
L’évolution de l’occupation des sols illustre ces mutations :
Les changements du monde agricole sont liés aux changements plus globaux que connaît la société.
Dès le début du 19è siècle, la mécanisation de l’agriculture modifie le monde rural. Les machines remplacent peu à peu la main d’œuvre humaine (un tracteur de 60kW représente 600 paires de jambes) (10). Les secteurs des forges et de l’industrie emploient en conséquence, et les personnes migrent vers les villes. Les quelques 8 millions d’actifs agricoles en 1806 ne sont plus que 6 millions en 1946 puis 1 million en 1996 et 0,68 million d’équivalent temps plein en 2019 (13). Le ratio du nombre de salariés agricoles permanents sur les exploitants baisse drastiquement de 1866 à 1988 puis réaugmente à compter de cette date : de 13% en 1988, il est de 25% en 2016 (14). La structure familiale agricole change également encore récemment : le modèle « binôme familial » diminue de 49% de 2000 à 2016, au profit d’un modèle « exploitant seul ou avec un salarié » (+40%) ou « exploitant avec associés » (+79%) (14).
L’exode rural se met en place et la population française se tourne vers les villes (la population citadine augmente de plus de 20% entre 1960 et 2019 (15)). La France s’urbanise, les mentalités et les habitudes alimentaires évoluent. La consommation de viande par an et par habitant double entre 1950 et 2020 (elle est aujourd’hui de 88,8 kg/an/habitant contre 44 kg/an/habitant en 1950 ; en étant passé par 106,2kg/habitant/an en 1990) (8). L’écart se creuse entre les prix agricoles et les prix à la consommation (16). Pour autant, le pouvoir d’achat des français connait lui aussi une augmentation, conduisant les français à consommer plus, pour moins cher. Ainsi, 20,4% des dépenses des ménages sont consacrées à l’alimentaire en 2014 contre 34,6% en 1960 (17).
Dans le tournant des années 2010, de nouvelles attentes autour de l’alimentation s’installent. En effet, en 2016, 51% des français consomment autrement, c’est-à-dire privilégient les produits labellisés et signes de bien-être animal ou de moindre pollution, contre 35% en 2010. La principale cause de ce changement est la santé pour 41% des sondés. La préservation de l’environnement est en seconde position pour 27% des choix. De manière générale, le bien-être animal est une préoccupation pour 68% des français dans leurs choix d’achats (18).
En parallèle des transformations de pratiques et de société, des problématiques environnementales émergent.
le nombre d'actifs agricoles entre 1806 et 2019
de population citadine entre 1960 et 2019
la consommation de viande entre 1950 et 2020, par an et par habitant
des français se préoccupent du bien-être animal dans leurs choix d'achats
S’observe sur le terrain une modification des habitats, entrainant graduellement une érosion des espèces animales et végétales. Les principales causes du déclin des insectes et de la faune sauvage apparaissent être, en premier lieu, la perte d’habitats induite par l’urbanisation et les pratiques agricoles intensives (19) (20). En France, le suivi temporel des oiseaux communs (STOC), conduit depuis 1989, met en évidence une diminution de 30% de l’abondance des oiseaux inféodés aux milieux agricoles (perdrix, caille des blés, bruant jaune…) (21) (22).
Le suivi de la qualité des eaux révèle des problématiques de pollutions des eaux de surface et souterraines. Les recherches mettent en cause l'intensification des pratiques.
La dégradation des nappes phréatiques utilisées pour l’eau potable est en effet principalement due aux infiltrations des nitrates ou des produits phytosanitaires de synthèse issus des fertilisations agricoles, devant les rejets urbains et les pollutions industrielles (23).
Au fil des ans, l’utilisation systématique des produits phytosanitaires de synthèse a également conduit à l’apparition de phénomènes de résistance à ces mêmes produits. Ce phénomène est avéré depuis plusieurs décennies. Le vulpin en est l’exemple phare. Sa résistance est favorisée par les rotations courtes de cultures d’hiver ou la répétition de blé sur blé dans une même parcelle, ne permettant pas de casser le cycle de vie du vulpin (24).
L’impact de l’agriculture sur les sols est de plus en plus mis en avant par les scientifiques. Les travaux du Groupement d’intérêt scientifique Sol montrent que 18% des sols en France sont soumis à un risque fort d’érosion (25).
Ce phénomène est naturel mais est amplifié par l’action humaine via des pratiques de déforestation, des pratiques culturales fragilisant le sol (surlabourage, surpâturage, sols laissés nus entre deux cultures…). À ces causes, s’ajoute l’artificialisation qui, en modifiant le parcours de l’eau sur un bassin versant, va contribuer aux ruissellements de fortes intensités. De plus, le changement climatique accentue les évènements extrêmes qui contribuent à augmenter les ravinements et coulées d’eau boueuses conduisant à une érosion aggravée.
Du côté de la recherche, les études se multiplient pour apporter une réponse neutre et claire sur les effets des produits phytosanitaires de synthèse sur l’humain et l’environnement. Ainsi, en 2016, une étude portée par l’Université de Washington met en évidence la relation entre une exposition chronique aux insecticides néonicotinoïdes et le développement de maladies dégénératives neuronales (26). Les pesticides sont détectés dans les fruits, les légumes, les sols, les plantes et animaux non cible.
La gestion intensive a également mené à une standardisation des races animales et des variétés végétales, par sélection génétique, pour augmenter leur rendement (laitier, en viande…) mais aussi leur aspect, leur conservation... Parce qu’il y a eu une sélection privilégiant des races à forte production, cela a entraîné une raréfaction des races anciennes, rustiques. Ces races associées à une production extensive, sont plus adaptées aux conditions de vie extérieures et plus résistantes aux maladies (elles offrent également une diversité gustative). Cela a conduit à une érosion de la diversité génétique, composante phare de la biodiversité domestique (au même titre que la diversité des milieux et des espèces).
La biodiversité et la santé humaine ne sont pas les seules à être impactées par l’intensification agricole.
La mécanisation des exploitations a remplacé les humains dans les champs. L’énergie issue de la force humaine et animale a alors été remplacée par l’énergie issue des carburants, réduisant la pénibilité des travaux des champs et améliorant la productivité mais rendant l’agriculture dépendante de cette ressource limitée. Une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), menée en 2010 sur la dépendance de l’agriculture à l’énergie fossile (27). Il en ressort que :
Cette étude illustre également la dépendance énergétique des types d’exploitations à travers la part de l’énergie au sein des charges variables des exploitations. Les charges variables sont les charges liées à la production (achat de carburant, d’engrais, de matériels, de semences…).
Les politiques agricoles, encourageant la productivité, ont entraîné les agriculteurs·trices à intensifier leurs pratiques, menant au déclin d’habitats naturels en zone agricole et donc de biodiversité.
Malgré les forts volumes engrangés, la valeur ajoutée de l’agriculture au sein du produit intérieur brut (PIB) est en chute libre, passant de 10,6% en 1960 à de 1,6% en 2019 (28). La part de l’agriculture dans l’économie a fortement diminué, corrélée à la baisse des actifs et des prix agricoles, du nombre d’exploitations et des surfaces cultivées. En définitive, la production agricole a connu un essor exceptionnel, mais en étant trop rapide par rapport à la demande (3). Les prix de soutien à l’agriculture payés par la PAC n’ont pas empêché cette baisse des prix agricoles. Ils ont en effet diminué au fur et à mesure des réformes de la PAC pour se rapprocher des prix des cours mondiaux.
La politique agricole commune (PAC) a été instaurée via le traité de Rome du 25 mars 1957 et est effective depuis 1962. Son objectif était de faire retrouver aux pays de la communauté européenne une autosuffisance alimentaire. 3 objectifs prévalaient alors :
Des prix de soutien (dits prix d’intervention) sont fixés : la quantité que le producteur ne parvient pas à vendre est rachetée par la CEE à ce prix puis est stockée pour être vendue plus tard, ou détruite. Les débouchés sont donc assurés à des prix garantis. Cette aide est intégrée au prix et incite à la productivité. La production agricole croît, de même que les dépenses de la CEE.
En 1984, la mise en place des quotas laitiers, céréaliers et oléo-protéagineux régulent cette surproduction et des sanctions appliquent en cas de dépassement. En 1992, les prix de soutien sont réduits voire supprimés (cas des oléo-protéagineux)). Ces aides directes sont alors distribuées, proportionnellement aux surfaces cultivées et nombre d’animaux présents, quel que soit le niveau de production (29). Des surfaces sont même retirées de la production avec une part obligatoire de jachères. Dans les départements de grandes cultures ou d’élevage, les aides directes atteignent 50% du résultat agricole contre 6% pour les départements spécialisés en vignes et fruitiers (30). En 2003, apparaissent les aides découplées, basées sur le montant des aides directes perçues entre 2000 et 2002, sans obligation de production (29). Les agriculteurs·trices doivent entretenir les terres dans de bonnes conditions agro-environnementales (BCAE) et respecter le bien-être animal (30) (29). C’est le droit au paiement unique (DPU). En France, certaines aides demeurent directes (liées) à la production pour un certain taux (cas des céréales, oléo-protéagineux, du maintien d’un troupeau de vaches allaitantes). En 2007, une nouvelle réforme introduit le premier pilier (=aides directes) et le second pilier (=développement rural). En 2013 (effectif en 2015), 30% des aides directes sont conditionnées au respect de surfaces d’intérêt écologique (SIE), de diversification des cultures (minimum 3) et de maintien de prairies permanentes (29). En 2018 est présentée une nouvelle réforme, actuellement en cours de cadrage et qui devrait prendre effet en janvier 2023.
Depuis 2000 une stagnation du rendement est observée. Cela s’explique par plusieurs critères :
Par exemple, pour éviter les risques d’échaudages des céréales, les semis sont plus précoces. Cela ne permet toutefois pas d’échapper aux attaques de pathogènes qui s’adaptent aussi au changement climatique. En effet, les cycles des maladies fongiques (champignons) se décalent dans le temps en réponse à la hausse des températures et la sécheresse qui leur sont défavorables (31).
Depuis 2000 également, les importations ont augmenté de + 87 % tandis que les exportations, dans le même temps, augmentaient de 55 %. La balance (rapport import / export) est déficitaire et la France est passée du rang de 3ème exportateur mondial en 2000 au 6è rang en 2015 (33) en raison d’une concurrence mondiale de plus en plus active, et n'étant pas toujours soumise aux mêmes règles environnementales.
La baisse des prix agricoles, additionnée à la récurrence des aléas climatiques, a conditionné les résultats économiques des exploitations et le revenu des agriculteurs·trices ; les petites exploitations en souffrant plus. Deux indicateurs sont utilisés pour illustrer la performance économique des entreprises agricoles :
Ces indicateurs n’illustrent pas la rémunération des exploitants puisqu’ils ne précisent pas l’utilisation qui est faite du résultat. Pour évaluer la rémunération des exploitants, on regardera les prélèvements privés mais leur analyse est difficile et ils sont peu mis en avant. Le RICA et l’EBE permettent toutefois d’illustrer la performance économique, croissante de 1988 à 2007 puis chaotique à compter de cette date.
Face à ces constats sur l’agriculture et la biodiversité (22), les politiques agricoles initient plusieurs démarches à l’instar du verdissement de la PAC, de projets nationaux comme l’agroécologie, le dispositif « plantons des haies » ou le plan « enseigner autrement ». L’engagement politique et la réglementation sont des leviers majeurs pour encourager le changement des pratiques. Parallèlement, sous l’effet conjoint des attentes sociétales, des incitations politiques et des engagements personnels, certaines pratiques émergent et se développent, conciliant davantage biodiversité et agriculture.
L’agriculture biologique est une agriculture définie comme n’utilisant pas la plupart des produits chimiques de synthèse et sans OGM.
L’absence d’utilisation de ces produits a un impact favorable sur la qualité des sols et des eaux, sur les espèces cultivées mais aussi sur les espèces sauvages autour de l’exploitation.
Avant qu’une exploitation soit certifiée « agriculture bio », une période de conversion de 3 ans doit être appliquée pour diminuer le risque de transfert de polluants présents dans le sol aux cultures en place. Des techniques préventives sont mises en place pour lutter contre les maladies et les ravageurs : les productions végétales sont caractérisées par un temps de rotation long (7 ans au minimum en général) et l’apport d’engrais organique (35).
Un cycle prédateurs-ravageurs se met en place grâce à ces pratiques. En effet, diverses études ont montré que les organismes auxiliaires des cultures sont favorisés par cette diversification de cultures et permettent de lutter biologiquement contre les ravageurs (36) (37). La principale lutte contre les herbes indésirables reste le labour ce qui est parfois contesté du fait de son impact négatif sur la biodiversité du sol.
Le respect des animaux devient également fortement considéré : la densité des cheptels est alors plafonnée et l’accès permanent à la pâture rendu obligatoire. L’herbe en tant qu’aliment de base et l’autonomie alimentaire doit être visée (38). L’agriculture biologique, dans ses cahiers des charges, n’a pas de mention portant sur l’environnement de l’exploitation (c’est-à-dire pas d’obligation de surfaces non exploitées, de plantations d’éléments arborées…) C’est une absence qui peut être préjudiciable à la biodiversité sauvage, la non-utilisation de traitements chimiques ne suffisant pas toujours à la préserver (impact du labour sur la biodiversité des sols, couvert végétal pas toujours suffisant). L’agriculture biologique a donc elle aussi une marge d’amélioration.
L’agriculture biologique (AB) apparaît en Europe dans les années 1920. En France, c’est en 1950 qu’elle s’affirme contre l’intensification de l’agriculture et la dépendance aux industries (production d’engrais, produits phytosanitaires de synthèse, aliments pour le bétail…). Le groupement des agriculteurs·trices biologiques de l’ouest est créé en 1958 et devient par la suite l’Association française d’agriculture biologique. Deux courants se développent en parallèle, l’un à des fins commerciales (société Lemaire-Boucher) et l’autre indépendant (Nature et Progrès). Les deux courants reposent sur une non-utilisation des engrais de synthèse et des pesticides, tant pour la santé humaine que pour les impacts écologiques qui sont déjà observés.
En 1972, le premier cahier des charges est présenté par Nature et Progrès. La filière poursuit sa structuration pendant les années 70 et 80. Jusqu’en 2009, les pays européens pouvaient avoir des différences dans les cahiers des charges et bénéficier pour autant tous de l’appellation AB. Cet état prend fin avec la nouvelle réglementation européenne uniformisée pour tous les produits végétaux et animaux (39).
En France l’agriculture bio commence à se faire connaître du grand-public dans les années 70 sous l’impulsion de Philippe Desbrosses, paysan, fondateur de la ferme de Sainte Marthe à Millancay, en Sologne, au sein de laquelle il crée le conservatoire de semences et variétés ancienne. Il élabore le premier cahier des charges du label AB puis devient président de la commission nationale de l’AB en 1983 et jusqu’en 2007 et promeut le modèle d’AB.
Le marché de l’agriculture biologique touche de plus en plus de consommateurs et est en constante croissance. Les surfaces converties ont été multipliées par 10 depuis 1996 et le nombre d’exploitations est passé d’un peu moins de 5 000 en 1996 à près de 50 000 en 2019 (8). Pour les consommateurs de la bio, la motivation principale est la santé (61% des consommateurs) puis l’environnement (48%). Toutefois parmi les jeunes consommateurs (18-24 ans), c’est la préservation de l’environnement qui prédomine à 62% (40).
L’agriculture biologique n’est pas la seule agriculture à-même de prémunir la biodiversité d’une homogénéisation, voire d’une disparition. Nature et Progrès par son modèle économique éthique et son cahier des charges en faveur de la conservation de la biodiversité, en est un premier exemple. D’autres labels indiquent également l’usage de pratiques agricoles favorables à la biodiversité. Le label Rouge par exemple, est associé à un cahier des charges qui fixe des temps minimums de pâturage, des tailles minimales de bâtiments d’élevage etc.
L’agroforesterie consiste à associer des arbres au sein ou en bordure des parcelles, qu’il s’agisse de cultures ou d’élevage. L’expérimentation autour de cette pratique a débuté dans les années 80 (les arbres étaient historiquement présents dans les champs mais la mécanisation a contribué à leur disparition, de même que les modalités d’aides de la PAC où les arbres devaient être détourés et sortis des surfaces, jusqu’en 2007).
L’agroforesterie permet une plus forte production de biomasse, de meilleures infiltrations, une plus grande résistance à la sécheresse… mais aussi des bienfaits environnementaux pour la biodiversité en recréant des habitats pour les espèces animales et végétales. Elle a connu un essor à partir de 2005 et est aujourd’hui mise en avant pour la lutte et l’adaptation contre le changement climatique (41) (42).
L’agriculture de conservation des sols réduit l’impact du travail du sol sur sa structure et sur les espèces faune et flore qui y vivent (coléoptères, vers de terres, collemboles, nématodes, champignons, bactéries…). Cette biodiversité assurant la fertilité du sol et donc la bonne santé des cultures, l’agriculture de conservation s’emploie à réduire voire supprimer tout travail mécanique, en premier lieu par une suppression du labour (ce sont les techniques culturales simplifiées) mais aussi tout travail même superficiel (binage, faux-semis…). En complément, les agriculteurs·trices diversifient leur rotation et déploient des pratiques de couverts végétaux semés en intercultures (c’est-à-dire entre deux cultures successives « marchandes », ex. entre un blé et un maïs). Le but visé étant de ne jamais laisser un sol nu. L’agriculture de conservation compte également sur le cortège d’insectes dits auxiliaires des cultures (prédateurs naturels) et sur une rotation diversifiée. Cependant, l’agriculture de conservation n’intègre pas l’absence d’utilisation d’intrants chimiques (engrais et pesticides). Les agriculteurs·trices qui pratiquent cette agriculture ont souvent recours aux herbicides (notamment glyphosate) pour détruire les couverts d’interculture avant le semis. Aussi, l’agriculture de conservation n’est parfois que partiellement appliquée (les agriculteurs·trices vont réduire le travail mécanique mais ne pas forcément introduire les couverts) (43). Cependant, les agriculteurs·trices convaincu·e·s de ce modèle tendent à ne plus utiliser d’engrais de synthèse, ni d’insecticides ou fongicides et s’orientent parfois vers une agriculture biologique de conservation. Cette orientation s’observe aussi chez des agriculteurs·trices bio qui essaient d’appliquer les principes de l’agriculture de conservation pour moins perturber leurs sols.
Des études sur des systèmes agricoles (44) (45) démontrent l’intérêt des alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse et dans certains cas, l’absence d’impact sur le rendement. Pour le cas des néonicotinoïdes, une étude franco-belge de 2019 (46) montre que dans 78% des cas, il existe une alternative non chimique à ces insecticides et que les techniques alternatives sont efficaces dans 96% des cas. C’est par exemple le cas connu de l’association de féveroles avec le colza qui repoussent les altises d'hiver et permet de réduire, voire supprimer, le recours aux insecticides.
En définitive, ces études montrent que pour limiter les maladies et ravageurs des cultures il est primordial d’adopter une approche territoriale et de penser le paysage comme partie prenante du système cultural, en tant qu’habitat, brise-vent, lutte contre les ruissellements… Il est aussi important d’y intégrer des techniques agroécologiques de prévention (rotations diversifiées, cultures intermédiaires, semi tardif…) et de recourir aux organismes auxiliaires en tant que prédateurs naturels.
Par ailleurs, la polyculture-élevage est reconnue par le monde agricole comme un modèle d’exploitation durable. Elle tend vers des systèmes autonomes en intrants (engrais organique, pâture) et vers une durabilité et une plus grande résilience (diversité des productions, des paysages et des milieux).
Les données présentées ci-après sont essentiellement issues du mémento de la statistique agricole, édition 2020 (47), produit par la DRAAF.
La surface agricole utile (SAU) en Centre-Val de Loire concerne 2,4 millions d’hectares soit 61% du territoire régional. Cela équivaut à 8% de la SAU métropolitaine. La région est essentiellement céréalière (les cultures céréalières représentent 44% de la SAU). La carte des productions agricoles de la région Centre, localise les régions agricoles sur le territoire et en dessine les grandes orientations.
Si l’on représente l’agriculture du Centre-Val de Loire en photos, en indiquant par la taille des photos, la part d’exploitations spécialisées dans un type de culture, on obtient l’illustration suivante. Il faut ainsi lire par exemple, 72% des exploitant·e·s ont déclaré leur activité principale en tant que « grandes cultures » (d’après les grandes orientations technico-économiques des exploitations enregistrées à la PAC).
À l’image du ratio photographique illustrant la répartition des activités agricoles :
Légende :
MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) = mesures contractuelles, issues de la PAC. Ce sont des mesures incitatives aux changements de pratiques ou au maintien de pratiques favorables. On peut distinguer des MAEC orientées sur une réduction des produits phytosanitaires de synthèse, des MAEC orientées vers la protection de la biodiversité, d’autres portant sur des aides à l’élevage…
Groupes DEPHY = Les fermes DEPHY sont intégrées au dispositif Écophyto national : on compte à ce jour 3000 exploitations et environ 200 sites expérimentaux. L’objectif est d’éprouver des techniques alternatives aux produits chimiques et de réduire l’utilisation des pesticides.
Groupes 30 000 = Les groupes 30 000 sont des groupements d’agriculteur·trice·s qui testent les pratiques expérimentées par le réseau DEPHY
GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental) = ce sont des collectifs d’agriculteur·trice·s qui veulent tester des changements de pratiques favorables à l’environnement et bénéficier par leur engagement volontaire de certaines aides de la PAC.
L’agriculture en région représente 5,7% du PIB en 2019. La valeur de la production agricole régionale s’élève à 4,5 milliards d’euros en 2019, en légère baisse par rapport à 2018 (4,8 milliards d’euros). Les productions végétales comptent pour plus de 74% dans ce résultat (3,36 milliards d’euros en 2019), tandis que les productions animales participent à hauteur de 20% (931 millions d’euros en 2019). Le montant des aides régionales en 2019 pour les exploitant·e·s s’élève à près de 6,9 millions d’euros, soit 1% du montant total des aides dédiées à la région Centre-Val de Loire (635 millions) par l’État et l’Union Européenne. Les éléments sont détaillés sur le Mémento de la statistique agricole pour le Centre-Val de Loire (47) et dans la publication annuelle des comptes de l’agriculture (48).
Aperçu de l’état de la biodiversité en Centre-Val de Loire :
Même si l’usage de produits phytosanitaires prédomine dans les modes de production agricole, beaucoup d’agriculteurs·trices cherchent des solutions pour s’en passer et produire différemment. De plus en plus essaient d’agir en faveur de la biodiversité et développent des mesures préventives pour retrouver l’état d’équilibre entre biodiversité et agriculture.
Voici une liste non exhaustive des actions déployées par les agriculteurs·trices :
des surfaces Natura 2000 sont en zone agricole
menés en agroforesterie
des bovins sont en plein air intégral
des chèvres pâturent en été
Organismes agricoles, collectivités, associations, services de l'État, entreprises (industries de l’agro-alimentaires, coopératives agricoles...) sont des acteurs clés de la transformation des pratiques agricoles et œuvrent pour accompagner les agriculteurs·trices à l’échelle locale et régionale.
La carte mentale (non exhaustive) illustre les différents acteurs et de leur implication pour concilier agriculture et biodiversité.
Vous pouvez par exemple y lire les dispositifs de plantations de haies développés par les Pays Départements etc., ou encore le recours à la gestion foncière via les baux ruraux à clauses environnementales (BRCE) et plus récemment les obligations réelles environnementales (ORE) utilisés par les Conservatoires d’espaces naturels, les collectivités…
Les chambres d’agricultures sont une forte composante du monde agricole et accompagnent les agriculteurs·trices dans de nombreuses démarches (conseil, formation, expérimentation, transmission, bourse du foncier…). D’autres organismes ont aussi un rôle prédominant de conseil comme les coopératives agricoles, Biocentre, Hommes et Territoires, l'ADAR-CIVAM ou l’ADEAR ou encore les Fédérations des chasseurs ou l’Office français de la biodiversité.
Les collectivités ont elles aussi des outils pour favoriser une agriculture locale et favoriser ainsi des circuits courts. Les Plans Alimentaires Territoriaux (PAT) permettent entre autres, l’approvisionnement des cantines scolaires en produits locaux, de saison et souvent bio. Les collectivités peuvent également être à l’initiative d’accompagnements de changements de pratiques via des financements régionaux ou départementaux, ou encore de la part des Agences de l’eau quand la collectivité est maître d'œuvre sur une aire d’alimentation de captage en eau potable. Les collectivités ont aussi la compétence de créer des zones agricoles protégées (ZAP) pour limiter le déclin des surfaces agricoles au profit de zones artificialisées.
Les associations naturalistes réalisent un travail de terrain qui permet de faire avancer la connaissance et la protection des espèces et contribue à la sensibilisation des habitant·e·s / élu·e·s etc.
Le territoire Natura 2000 de la ZPS Petite Beauce (41), est composé d’un vaste plateau consacré aux grandes cultures, que partage la vallée de la Cisse. Il est considéré comme important pour la conservation d’une vingtaine d’espèces d’oiseaux, dont les précieux busards cendré, Saint-Martin, et des roseaux, qui font l’objet d’un suivi scientifique. Les animateurs de terrain et les bénévoles s’appliquent chaque année à repérer les nids et à les protéger durant la période des travaux agricoles tels que les moissons. Les agriculteurs volontaires peuvent participer à cette action en disposant des cages de protection autour des nids.
Pour en savoir plus : http://zps-petite-beauce.n2000.fr/accueil
En 2021, le jour de dépassement de la Terre, c’est-à-dire celui où nous avons consommé les ressources que la Terre peut régénérer, était le 29 juillet. À l'échelle du citoyen, l’action passe par l’acte d’achat. Acheter local, de saison, varié, et non transformé, labellisé, sans emballage plastique (en vrac) participe concrètement à préserver la biodiversité. De même, réduire sa consommation de viande pour une viande de qualité labellisée impacte sur notre emprunte carbone (50) (51).
Encourager une agriculture favorable à l’environnement ne se traduit pas seulement par l’achat d’aliments locaux et de saison. L’agriculture produit aussi des matières premières comme le coton ou le lin, destinés à la production de textiles sur lesquels le consommateur peut également influer. À l’instar des labels comme Global Organic Textile Standards (GOTS®) ou Naturtextil® qui garantissent des matières premières issues de 70 à 95% de l’agriculture biologique et des conditions de travail décentes ; ou des certifications comme Made in Green by Oeko tex® ou Masters of linen® garantissant des pratiques durables et pour le second du lin européen. Plusieurs marques permettent ainsi de trouver des textiles et cuirs fabriqués et transformés en France ou en Europe, de manière éthique (juste rémunération et conditions de travail des agriculteurs·trices des autres pays du monde), fabriqués à partir de matière recyclée (on parle alors d’upcycling car on valorise une matière initialement prévue pour la poubelle !) …
En raisonnant ainsi nos actes d’achats, on agit pour une agriculture locale, pour des prix justes et pour une meilleure prise en compte de l’environnement. Le consommateur peut aussi s’investir dans une association pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) qui permet les échanges avec les agriculteurs·trices ou participer aux visites de fermes pour discuter avec les producteurs·trices et retrouver le lien entre production et consommation (52).
Les accords internationaux ont un grand rôle à jouer sur la direction qu’ils veulent adopter pour la biodiversité et l’agriculture. En autorisant la monopolisation de grandes surfaces pour des productions non-alimentaires (comme le soja ou le colza destiné à la production de carburant (diester)), ils orientent les politiques vers des marchés mondiaux et vers une concurrence des terres entre alimentation ou produits de deuxième nécessité.
Ainsi chacun à sa part à jouer et c’est en agissant individuellement et collectivement que nous pouvons dessiner une autre société !
L’agriculture s’est transformée et mécanisée au fil des siècles, menant à une simplification des paysages. L’utilisation d’engrais de synthèse et de produits phytosanitaires de synthèse a provoqué la raréfaction des espèces spécialistes des champs telles que la chouette chevêche, la belette, les messicoles…
Demain, avec des aménagements agroécologiques et des accompagnements, en reconnectant les éléments entre eux et en recréant des corridors écologiques, en poursuivant les transitions déjà engagées par beaucoup, l’agriculture pourrait-elle se reconnecter au vivant ? Nous pourrions peut-être cohabiter de nouveau avec les couleuvres et les viornes ; leur être bénéfique et tirer bénéfice de leur présence.
La réintroduction des élevages extensifs, l’aide à la plantation de haies, la favorisation des circuits courts, la consommation de produits locaux et de saison sont autant de clefs pour y parvenir. La mobilisation des acteurs à toutes les échelles, du local au mondial, est pour cela nécessaire. Chacun a la possibilité d’agir à son niveau et de participer collectivement au dessin d’un nouveau monde agricole, compatible avec les objectifs du changement climatique et des territoires plus résilients.
Vallée de l'Indre ©Nicolas Van Ingen
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
Acteur
Suivre la biodiversité pour assurer sa préservation
Acteur
Agence de la transition écologique
Idée d'action
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Acteur
L’Association française arbres champêtres et Agroforesteries (Afac-Agroforesteries) promeut et met en œuvre des politiques globales de développement de l’arbre et de la haie dans tous les territoires, pour répondre aux enjeux de développement des...
Acteur
Connaître, partager et agir pour la protection et la reconquête de la biodiversité.
Retour d'expérience
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Acteur
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Idée d'action
Accueillir la biodiversité en plantant des végétaux sauvages d'origine génétique locale.
Acteur
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Page
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Acteur
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Acteur
Région Centre-Val de Loire
Acteur
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Idée d'action
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Acteur
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Dossier thématique
Biodiversité et climat, même combat ! Leurs crises sont liées, s'accentuent mutuellement et ont la même origine : les activités humaines. Les solutions se rejoignent également. Pour réduire les effets des changements climatiques, il faut s'appuyer...
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Acteur
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Acteur
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Acteur
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