Accueillir la biodiversité en plantant des végétaux locaux.
Le Conservatoire botanique du Bassin parisien (CBNBP) a réalisé un travail d'identification des essences arbustives locales (retrouvez le document complet dans les ressources à télécharger). Il s’agit d’espèces indigènes (naturellement présentes sur le territoire) et communes (régulièrement présentes dans la région naturelle concernée).
Pour faciliter la plantation, un guide numérique « plantons local » a été créé. Selon où vous vous trouvez en région, cliquez sur l’entité naturelle à laquelle vous appartenez et obtenez la liste des plantes adaptées.
espèces d'arbres et d'arbustes indigènes au Centre-Val de Loire (CBNBP, 2016)
Accéder à la Notice explicative de la création du guide
Le guide est organisée en 3 parties selon la hauteur des plantes : les arbrisseaux et lianes, les arbustes et les arbres.
Pour chaque espèce, les utilisations possibles ont été reportées selon les 3 catégories suivantes, indiquées par des pictogrammes :
Le guide précise également les caractéristiques principales de l'espèce, qui sont habituellement des critères de choix :
Certains points d'intérêt ou de vigilance sont également détaillés pour chaque espèce :
Le principe général à retenir pour toute plantation est de varier les espèces afin de diversifier les sources de nourriture, la palette de couleurs (feuillage, fruits, fleurs), et de diminuer le risque potentiel d'allergie (le risque d'allergie est d'autant plus fort que la plante est abondante).
Cas particuliers
Les listes des vallées du Cher et de la Loire ont été créées spécifiquement pour les projets de réhabilitation de rives ou de plantation de ligneux dans le lit majeur. Les ligneux proposés dans ces listes ne peuvent pas être utilisés dans un autre contexte.
Dans le cas d'une plantation prévue à proximité de deux petites régions naturelles différentes, le choix devra se porter sur une des deux listes afin d'être en cohérence avec les conditions du lieu. Les limites des petites régions naturelles ont en effet été calquées sur les limites communales, ce qui ne reflète parfois pas totalement la réalité du terrain.
Planter local c’est planter des végétaux originaires du Centre-Val de Loire. En agissant ainsi, on assure le gîte et le couvert à la faune locale.
En effet, faune et flore sont interdépendantes : on parle de co-évolution pour certaines espèces pollinisatrices qui sont morphologiquement adaptées à une flore spécifique (cas de la Mélitte salicaire par exemple, qui butine exclusivement la salicaire ou encore la Colette du Lierre, qui butine... le Lierre ! ).
Les flores locales sont bien adaptées aux insectes de chez nous : nectar et pollen correspondent aux besoins nutritifs des espèces pollinisatrices tandis que les essences exotiques ou les cultivars (=plante sauvage transformée par sélection humaine) sont souvent appauvries. Les insectes s’épuisent alors à les butiner.
Enfin, les essences locales, par leur adaptation au milieu s’enracinent bien dès le début de leur plantation. Cela assure par la suite une meilleure résilience face aux épisodes climatiques intenses (sécheresse notamment) car leur système racinaire est plus déployé et peut s’associer aux micro-organismes du sol (comme les champignons) pour augmenter leur zone de prospection souterraine (en formant des mycorhizes).
À l'inverse, faites attention aux espèces exotiques envahissantes ! Véritable fléau pour la biodiversité (responsable de l'extinction de 60% des espèces dans le monde - IPBES, 2023), ces essences se retrouvent malheureusement en vente dans certaines jardineries. Leur liste est connue pour le Centre-Val de Loire, consultez le répertoire photographique ou la page dédiée pour en savoir plus !
Une espèce végétale est dite indigène d'un territoire (ex : le Centre-Val de Loire) lorsqu'elle fait partie du cortège floristique "originel" du territoire de la période bioclimatique actuelle, autrement dit qu'elle n'a pas été introduite sur ce territoire de façon volontaire ou involontaire par les humains.
Une espèce indigène peut avoir une aire de distribution naturelle très large telle que la France, une partie de l'Europe ou plus. On parle de plantes indigènes d'origine génétique locale quand on introduit des individus d'une plante indigène (plantation, semis…) prélevés dans des populations situées dans une zone géographiquement proche. On suppose donc que ces individus ont un patrimoine génétique proche de ceux qui poussent spontanément et qu'ils sont donc mieux adaptés aux conditions du milieu (sol, relief, climat...) que des individus qui proviendraient de zones géographiques très éloignées.
Pour qu'une végétation pousse bien, il faut que les espèces en place soient adaptées aux conditions locales (nature, profondeur et humidité du sol, microclimat...). Un végétal implanté dans des conditions optimales sera plus résistant aux changements. Le Planter local est donc tout indiqué car bien adapté.
Mais face au changement climatique, les conditions locales vont évoluer. Aussi il peut être intéressant de prendre en compte et d'anticiper les modifications d'aires de répartition des espèces végétales et d'intégrer ponctuellement quelques plants non indigènes en mélange aux végétaux locaux.
Il reste encore beaucoup d'incertitudes sur les comportements des espèces végétales. Mais les prospectives en Centre-Val de Loire orientent l'évolution des aires potentielles de distribution des essences vers une similitude avec l'actuel secteur Poitou-Charentes.
Le groupe 6 regroupe des espèces de l’étage collinéen, fréquentes dans le Sud et l’Ouest et plus rares dans le Nord et le Nord-Est (Châtaignier - Castanea sativa, Néflier commun - Mespilus germanica, Bourdaine - Frangula alnus, etc.).
Le groupe 7a correspond à l’ensemble des espèces de la moitié ouest et pouvant s’étendre jusque dans le midi (Pin maritime - Pinus pinaster, Bruyère à balais - Erica scoparia, Chêne tauzin - Quercus pyrenaica).
Dans certains cas, les espèces indigènes ne sont pas commercialisées, seules des variétés horticoles d'aspect semblable sont disponibles. Il faut donc bien veiller à l'exactitude du nom latin et pas seulement du nom français.
Ces variétés horticoles, sélectionnées pour leur esthétique, ont un patrimoine génétique différent. Elles sont souvent repérables à leur nom qui fait suite au nom latin de l'espèce (par exemple : préférer Evonymus europaeus à Evonymus europaeus 'Red Cascade' ou Evonymus europaeus 'Albus').
Une espèce peut également avoir plusieurs sous-espèces d'origines géographiques différentes. C'est le cas du Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea) dont la sous-espèce australis provient d'Europe de l'Est et est invasive alors que Cornus sanguinea subsp. sanguinea est indigène en France.
Les plantes indigènes les mieux adaptées à un terrain seront celles qui y poussent naturellement. Il faudra donc préférer des plants cultivés localement à partir de graines récoltées dans la région ou à proximité à ceux importés d'autres pays. Les plants d'origines différentes peuvent également être des vecteurs de maladies et infecter les espèces indigènes.
À l'heure actuelle, il est difficile de s'assurer de l'origine locale des plants vendus en Centre-Val de Loire. Il est nécessaire de se renseigner auprès des pépiniéristes proposant des espèces indigènes pour connaître la provenance des plants qu'ils proposent (locale ou non).
Planter local ne veut pas dire acheter local. Il faut en effet vérifier l’origine des plants, qu’ils soient obtenus à partir de plants indigènes, ce qui n’est pas toujours le cas. Des arbustes achetés localement peuvent ne pas provenir de la région, ni même de France !
La marque Végétal local a été créée par la Fédération des Conservatoires botaniques nationaux, l'association Plante & cité et l'AFAC agroforesteries en 2014 et est détenue par l’Office français de la biodiversité. Elle garantit l'origine locale des plants qui en bénéficient et labellise l’ensemble du réseau : collecteurs de graines, cultivateurs, producteurs. Cette marque permet une plus grande transparence sur la provenance des plants vendus.
Sur le site internet de la marque, vous trouverez une liste des producteurs labellisés par la marque, ceux du Centre-Val de Loire font partie de la région biogéographique bassin parisien sud.
De nombreuses ressources (articles, médiathèque…) y sont également présentes pour aider à l’intégration de la marque dans les marchés publics, tel que le nouveau guide à destination des prescripteurs : de la graine aux paysages, pourquoi et comment prescrire des végétaux sauvages et locaux ?
Planter local, mais domestique, peut aussi être une idée d’aménagement. Les espèces végétales anciennes du Centre-Val de Loire sont rustiques et résistantes aux maladies. Les variétés fruitières locales sont nombreuses en Région Centre-Val de Loire : pommes et poires, mais aussi cerises, prunes, châtaignes...
Elles n'ont pas été intégrées au guide « Planter local » mais peuvent l’être aux projets de plantation. Il est conseillé de se renseigner auprès d'un verger conservatoire, garant de la rusticité des espèces. Le site des Croqueurs de pommes recense les associations locales qui militent pour la sauvegarde des variétés fruitières régionales en voie de disparition.
Pour améliorer l'offre de plants de ces variétés, l’Union pour les Ressources Génétiques du Centre (URGC) incite les associations gérant les conservatoires (Société Pomologique du Berry, Croqueurs de pommes) à la mise en place de partenariats avec des pépiniéristes. Les meilleures variétés sont sélectionnées et présentées dans un guide « Et si on plantait des variétés locales ? », décliné par terroir, puis multipliées et proposées à la vente par les pépiniéristes partenaires. Les guides pour le Berry, la Touraine, le Perche et le Gâtinais sont disponibles sur la page dédiée aux arbres fruitiers.
Pour connaître les pépiniéristes partenaires de l'opération, consultez l'annuaire des producteurs proposé par l'URGC.
Aulne glutineux ©CBNBP, R. Dupré
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Animatrice de l'Observatoire
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