Afin de poursuivre la dynamique de déploiement de la marque Végétal local en région, l’ARB a organisé en partenariat avec le lycée agricole du Chesnoy, une journée d’échanges à destination des jeunes en formation dans les domaines de l'aménagement, de la forêt, de l'horticulture et la production de plants, et des producteurs.
La marque Végétal local, détenue par l'Office français de la biodiversité, assure une origine locale des plants par une traçabilité fine, du collecteur au producteur. Planter local fournit une ressource alimentaire adaptée aux pollinisateurs sauvages. Face au déclin de la biodiversité, l'enjeu est de taille.
En production forestière, le label MFR (matériel forestier de reproduction) atteste également de l'origine adéquate des essences.
L'ARB a organisé, en partenariat avec le Lycée d'Enseignement Général et Technologique Agricole (LEGTA) du Chesnoy, une journée technique autour du végétal local : pourquoi et comment utiliser du Végétal local ? Quels enjeux pour la filière face aux changements climatiques ?
La biodiversité mondiale, nationale et régionale décline à cause de la dégradation et la destruction des habitats naturels, la surexploitation des ressources naturelles, les changements climatiques, les pollutions et l'introduction d'espèces invasives. L'espèce humaine est responsable de ces maux et pourtant nous subissons aussi les conséquences des équilibres rompus. Inondations, sécheresse, feux de forêts.. sont tous des symptômes du mauvais état des milieux naturels et de la perte d'espèces animales et végétales. Face à ces constats alarmants, il est nécessaire et urgent d'agir pour préserver les espèces sauvages et locales.
Les espèces d'origine génétique locale, sont adaptées aux milieux naturels et permettent de restaurer les communautés végétales ou animales associées. Toute espèce dite horticole est un leurre écologique et ne permet pas de fournir gîte et couverts aux pollinisateurs. Les végétaux et les animaux ont co-évolué ensemble et dépendent les uns des autres. Aussi leur diversité génétique (ce ne sont pas des clones) assure un potentiel évolutif des plantes qui leur procure une adaptation plus grande face aux aléas climatiques.
La marque est à destination des collecteur·rice·s, semencier·e·s et producteur·rice·s de plants qui veulent valoriser leurs végétaux sauvages et locaux. La France est partagée en 11 aires biogéographiques de référence. Les candidat·e·s remplissent un dossier (2 sessions de candidature par an) et peuvent produire une liste d'espèce végétale éligible adaptée à chaque aire. Un·e producteur·rice du bassin parisien sud ne pourra par exemple, pas prétendre à la labellisation sur le chêne liège qu'il ou elle pourrait produire... Pas de problème par contre pour le chêne pubescent, sessile ou pédonculé !
La liste est longue !
Une adhésion annuelle est demandée au, ou à la, bénéficiaire : 200 € pour un·e collecteur·rice, 400 € pour un·e producteur·rice. Un premier audit est réalisé au démarrage puis est renouvelé sur une fréquence de 2 à 3 ans. Un cahier des charges est à respecter selon un référentiel technique précis :
bénéficiaires de la marque en juillet 2022
La pépinière hérite de la production de végétaux locaux débutée par le lycée horticole d'Angers. Ils collectent eux-mêmes (pour 90% des graines), font naître et élèvent les plants.
Un plant Végétal local, c'est 50 % plus cher qu'un plant non labellisé. Par contre, quand on fait les comptes cela ne revient au final qu'à 10 centimes plus cher à l'aménageur car il ne revient pas me voir pour complenter. Tous les plants prennent (moins de 10% de pertes).
Nous avons besoin de producteurs en végétaux locaux, on ne peut pas tout faire !
L'astuce contre les lapins qui viennent manger les jeunes plants... les cheveux ! Oui, ils n'aiment pas leur odeur... Faut juste faire le tour des coiffeurs... !
Les changements climatiques induisent un changement des régimes de précipitations et de leur fréquence. Les déficits hydriques vont s’amplifier causant de plus longues et plus nombreuses périodes de sécheresse. La problématique forestière est un temps de cycle trop long par rapport à la rapidité des changements vécus. Face à la crainte de voir disparaître des massifs, les forestièr·e·s déploient une stratégie d’adaptation.
Le maître mot dans la stratégie forestière est de diversifier les essences et les individus pour avoir un matériel génétique hétérogène afin de conserver une capacité d’adaptation. Le MFR est un commerce réglementé concernant les essences forestières dans toute l’UE. Chaque espèce possède des spécificités de provenance plus ou moins fines. Lors de la commercialisation, une traçabilité est enregistrée, depuis la graine jusqu’au plant. À l’instar de Végétal local, les graines doivent être récoltées sans sélection visuelle (on ne choisit pas les plus beaux fruits), ni spatiale (les individus doivent être écartés entre eux).
Pour contrecarrer les perturbations climatiques qui s’effectuent à un rythme beaucoup plus élevé que le cycle de vie des arbres, un choix est fait d’introduire dans les boisements quelques individus provenant de région à déficit hydrique plus marqué. Ce processus appelé migration assistée, consiste en Centre-Val de Loire, d’introduire des essences d’Aquitaine (dit de type méditerranéen) au sein des massifs forestiers. Ainsi des chênes sessiles d’Aquitaine seront introduit au sein d’une communauté de chênes sessiles de Sologne (par exemple). Il ne s’agit pas d’introduire du chêne vert en forêt d’Orléans ! Conserver la même essence limite l’impact sur la biodiversité du sol et les espèces végétales et animales associées au biotope de l’arbre. Le pari est ainsi fait d’aider la forêt à s’adapter dans le pas de temps court qui lui est imposé.
L'arbre, les arbustes, la végétation, ont des atouts indéniables :
Protéger la végétation existante et lui redonner une place dans nos sociétés urbanisées est un enjeu de taille auquel nous faisons face aujourd'hui. Face à cette problématique, quelle est la place du Végétal local ? La migration assistée est-elle la seule solution pour sauvegarder les forêts ?
Présentation par Catherine Bertrand, Agence régionale de la biodiversité
Présentation par Rémi Dupré, Conservatoire botanique national du Bassin parisien
Présentation par Brigitte Mush, Office National des Forêts
Interventions de Brigitte Mush - ONF, Luc Vancrayelinghe - Bureau d'étude paysagiste Luciole, Frédéric Michau - OFB, et Rémi Dupré - CBNBP
Les agents du Conservatoire botanique et de l'INRAE avaient préparé 2 seaux distincts avec des plantes aquatiques pour proposer aux étudiant·e·s des défis d'identification de plantes invasives.
Avec le concours de la pluie battante, le groupe d'étudiant·e·s en charge de la démonstration de plantation d'arbustes locaux s'est réfugié sous le kiosque. Leur exposé était très détaillé, du diamètre des trous à creuser (un fer de bêche), à l'orientation des racines et l'espacement entre essences (50 cm, placées en quinconce si on réalise 2 lignes de plantation), en passant par les outils à utiliser. Iels avaient préparé des affiches afin d'étayer leur démonstration de schémas (tels que celui ci par exemple).
La haie à planter était composée de charmes, sureaux, cornouillers sanguins et noisetiers.
Collecter des graines au LEGTA, c'est possible ! Sur certaines zones, les arbres du domaine datent de 1955 (d'après Géoportail), ce sont donc des arbres suffisamment anciens pour être considérés comme sauvage. La date limite de référence est 1970. C'est la date du début de la mondialisation et de la fin des grainetiers locaux. Les végétaux postérieurs à cette date ne peuvent être choisis car il existe un risque de provenance étrangère.
L'objectif du ou de la collect·rice est de vendre des lots de graines à des pépiniéristes. Pour cela, il lui faut collecter sur un minimum de 30 individus, écartés les uns des autres.
Le Troène est une essence très demandée par les pépiniéristes pour les aménagements, mais aussi pour les particuliers car la taille est facile. 1 kg de graines de Troène nettoyées coûte 410 € ! Il faut savoir qu'une baie contient 2 à 3 graines, la récolte doit donc être conséquente. Cependant, attention ! Seuls 25 % de fruits peuvent être prélevés sur un individu pour permettre une régénération naturelle et laisser leur part aux oiseaux !
Une haie champêtre a été plantée en 2014 au LEGTA du Chesnoy.
Le choix d'une haie à 2 bandes a été fait. Placées en quinconce, les essences ont été groupées par trois pour limiter la compétition inter-spécifique : on imite ainsi ce que l'on voit dans la nature. Plus les espèces sont proches d'un point de vue taxonomique et mieux elles vont se comporter ensemble. Cela s'applique pour les espèces arbustives : les arbres eux, sont isolés tous les 6, 8 ou 10 mètres.
Si la haie fournit des fleurs au printemps pour les pollinisateurs, la taille est trop sévère pour qu'elle puisse abriter les oiseaux et leur nid. Une hauteur de 2 à 3 mètres serait idéale pour cela !
La marque Végétal local fournit de nombreux guides pour accompagner la réflexion de l'utilisation d'espèces sauvages et locales. Des formations pour devenir collecteur·rice sont accessibles en région, la lettre d'information de la marque averti de l'ouverture des sessions d'inscriptions.
L'Agence régionale de la biodiversité propose également deux ressources :
Haie Végétal local au LEGTA des Barres ©L. Roger-Perrier
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
Chargé d'études flore et bryophytes / Animateur du pôle Flore et Habitat de l'Observatoire
Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP)
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