60% de notre alimentation (fruits dont le café, le cacao, certains légumes, graines et semences de nombreux végétaux, ainsi que la quasi-totalité des plantes à fleurs sauvages) dépend des insectes pollinisateurs. Cet incroyable service rendu par la nature est mis à l'honneur en cette Journée mondiale de l’abeille.
Afin de se reproduire sans dégénérescence grâce à un bon brassage génétique, les plantes à fleurs ont besoin de « croiser » leurs gènes, en particulier leurs cellules sexuelles mâles (le pollen), avec d’autres fleurs de leur espèce.
Étant immobiles, c’est le vent qui, pour certaines plantes (graminées, certains arbres dont les conifères …) et depuis très longtemps, assure le transport de ce pollen. Cependant, il y a environ 100 millions d’années, a démarré une coévolution coopérative entre plantes à fleurs et insectes ; les insectes transportant, involontairement attaché sur leurs poils, le pollen d’une fleur à l’autre et la fleur les récompensant par un peu de nectar (jus sucré très énergétique dont raffole les insectes !).
A travers de nombreuses interactions entre plantes à fleurs et insectes, les principaux groupes d’insectes pollinisateurs sont dans notre région :
Les abeilles se sont adaptées de manière très performante à la collecte du nectar et du pollen des fleurs grâce à 3 raisons principales :
On parle là de l’espèce d’abeille domestique (celle qui vit dans les ruches et produit du miel), mais également du presque millier d’espèces d'abeilles sauvages et souvent solitaires, moins connues mais très efficaces en matière de pollinisation et de spécialisation comme les bourdons, les osmies, les abeilles charpentières...
Au total, les insectes pollinisateurs sauvages, tous utiles, assurent environ 80-85% de la pollinisation réalisée par les insectes ; le reste étant le fait des abeilles domestiques.
Les plus âgé·e·s d’entre nous voyons bien que nos parebrises de voiture ne se couvrent presque plus d’insectes lors de nos déplacements, et tou·te·s, nous observons que les papillons, ces "fleurs aériennes", se raréfient …
De nombreuses études scientifiques*, menées récemment dans différents pays, confirment ces observations : plus de 40% des populations d’insectes, dont les pollinisateurs, sont menacés d'extinction.
* par exemple :
Ces causes sont connues et rejoignent celles du déclin de la biodiversité en général :
Toutes et tous ensemble, nous pouvons inverser la tendance et oeuvrer pour que les insectes pollinisateurs sauvages, les abeilles… retrouvent les habitats naturels adaptés à leurs besoins... et continuer à savourer de très bons fruits et légumes !
A l'occasion de la journée mondiale de l'abeille le vendredi 20 mai, la mairie de Boulleret (Cher) anime avec des apiculteurs amateurs de la commune, un après-midi pour faire découvrir l'organisation et le fonctionnement d'une ruche traditionnelle aux élèves de l'école communale Florence Aubenas.
Compte-tenu de la dangerosité pour manipuler une ruche en activité, c'est une ruche vide qui sera présentée aux élèves : découverte d'une ruche type Dadan, des différentes parties corps de ruche, cadres, hausses et de son fonctionnement.
A cette occasion seront évoqués les principaux dangers qui menacent les abeilles et les insectes pollinisateurs. L'accent sera mis sur l'intérêt de préserver les ressources florales (herbes folles, arbres, haies...) et éviter l'usage des produits phytopharmaceutiques. La commune suit d'ailleurs ces conseils pour permettre d'alimenter correctement les insectes pollinisateurs habitant son territoire.
Les apiculteurs espèrent aussi à cette occasion pouvoir apporter les premiers cadres de hausse chargés de miel de la nouvelle récolte afin de les faire désoperculer par les élèves et leur permettre de goûter le miel en direct.
Pour information, l'école accueille en son sein une ruche pédagogique de type "apiscope" que les élèves observent régulièrement avec leurs enseignantes. Cette ruche est sans aucun risque puisqu'elle est totalement vitrée.
Moro-Sphinx © Philippe Bourlet