La trogne, arbre paysan emblématique du Centre-Val de Loire Chemin des trognes de Boursay ©Dominique Mansion
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôts sédimentaires constitués de matériaux solides tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon et des graviers, transportés par les eaux d’un cours d’eau, le plus souvent intermittent, sur une plaine inondable, un delta, une plage ou autre équivalent
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • L’hydromorphologie c’est l’étude de la morphologie des cours d'eau (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond, etc.) des cours d’eau, fleuves et rivières, et notamment l’évolution des profils en long et en travers et du tracé planimétrique. <br />L’hydromorphologie c’est aussi l’étude des caractéristiques physiques naturelles des rivières et de leurs annexes hydrauliques (les variations de profondeur, de courant, la structure et la politique d’entretien et d’aménagement de ces rivières et fleuves).
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production

Un arbre emblématique du Centre-Val de Loire

Ce qui fait la trogne, ce n’est pas l’essence de l’arbre (charme, chêne, saule, frêne, aulne, peuplier, orme, tilleul, érable, platane...) mais sa taille caractéristique qu’on appelle émondage.
Trogne, têtard, têteau, truisse, touesse, trognard, troque, bouillard, gogne, azin, plon, marmentau... Du Berry au Perche, de la Touraine à la Beauce, de la Brenne à la Sologne, rien qu’en Centre-Val-de-Loire, longue est la liste des noms pour nommer cet arbre paysan et même urbain, tant il fait ou faisait corps avec les paysages de la région.

© Dominique Mansion
© Dominique Mansion
©Dominique Mansion
©Dominique Mansion

Un nom régional au destin national !

Ancienne carte postale d'Eure-et-Loir ©Dominique Mansion
Ancienne carte postale d'Eure-et-Loir ©Dominique Mansion

Le terme trogne plongerait ses racines dans les profondeurs de la Gaule ! Voici ce qu’écrit le Glossaire des parlers d’Eure-et-Loir, édité par Société archéologique d’Eure-et-Loir (1999) : Trognes fr. (technique) « arbre mis en têtard » et fr. familier « tête », le moignon de l’arbre étêté étant comparé à une tête humaine. Du gaulois trugna « groin, museau ».

Usité dans le Perche d’Eure-et-Loir et en Loir-et-Cher, le mot trogne est aujourd’hui un terme employé et reconnu dans toute la France, notamment suite au Jardin des trognes réalisé en 1999/2000 par Dominique Mansion au Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire et sa suite à Boursay avec la Maison Botanique.

Chemin des Trognes à Boursay ©Dominique Mansion
Chemin des Trognes à Boursay ©Dominique Mansion

La trogne, taillis perché à production multiple

Tailler l’arbre à hauteur pour préserver ses repousses de la dent du bétail assurait au paysan une production régulière de bois, de fourrage ou de fruits compatible avec élevage et cultures. Après chaque émondage, l’arbre repart de la tête grâce à des bourgeons dissimulés sous l’écorce.
Selon le cycle des tailles, l’essence, les besoins, la coupe des rejets avait d’abord valeur d’énergie sous forme de fagots, de bois bûche, de charbon de bois (cheminées, cuisinières, poêles, fours...), et bien d’autres usages : fourrage, perches, piquets, manches, liens, vannerie... S’ajoutent à ces productions multiples, la pérennité de l’arbre, son tronc et son réseau racinaire.

Arbre têtard © Pascale Larmande
Arbre têtard © Pascale Larmande

Les trognes, un abri exceptionnel de biodiversité

À la différence d’un arbre coupé à sa base, l’arbre étrogné conserve la partie du tronc entre le sol et la première branche, appellé le fût, qui grossit, évolue en se creusant, se complexifie extérieurement et intérieurement. La formation de cavités favorisée par les coupes successives, les complications du tronc et de l’écorce, le renouvellement des coupes favorisent l’accueil de nombreuses espèces animales et végétales (insectes et autres invertébrés, mammifères notamment les chauves-souris, amphibiens, reptiles, flore herbacée et ligneuse, champignons...). Certaines espèces profitent du terreau présent dans les cavités. C’est le cas du rarissime et protégé scarabée Pique-prune dont la larve vit plusieurs années au sein du terreau avant d’émerger comme insecte adulte.

Une étude réalisée dans les Deux-Sèvres révèle que les vieilles trognes hébergent des insectes témoins de nos forêts primaires ! Les trognes sont le nichoir et l’abri de nombreux oiseaux comme la Chevêche d’Athéna, l’Effraie des clochers, la Chouette hulotte, la Huppe fasciée, le Torcol fourmilier, les pics épeiche et vert, le Rouge-queue à front blanc, les mésanges nonnette, bleue, charbonnière...

Biodiversité d'une trogne de frêne ©Dominique Mansion
Biodiversité d'une trogne de frêne ©Dominique Mansion

Espèces recensées dans les trognes

  • 150

    espèces de plantes

  • 30

    espèces d'oiseaux nicheurs

  • 15

    espèces de chauves-souris

  • 20

    espèces de mammifères

Source : "Les trognes, l'arbre paysan aux mille usages" de Dominique Mansion

L’avenir des trognes en Centre-Val-de-Loire

L’arrivée des énergies fossiles, la mécanisation de l’agriculture, le déclin de l’élevage..., ont comme ailleurs entraîné la raréfaction des trognes. Aujourd’hui, l’évolution du climat, la nécessité de productions durables et de proximité, l’effondrement de la biodiversité et de nouvelles possibilités de valorisation remettent les trognes sur le devant de la scène. Ces arbres sont un exemple vertueux pour la production régulière de bois déchiqueté : énergie, litière pour le bétail, paillage, amendements... Leur présence forme un cadre de vie productif, porteur d’une biodiversité remarquable. Grâce à la permanence de leur tronc et de leurs racines elles mobilisent du carbone, de même que leurs rejets employés en bois d’œuvre. Les formations trogne qui ont lieu dans la région à la demande des agriculteurs, la notoriété de la Maison Botanique de Boursay, centre européen des trognes, sont le signe du renouveau de ces arbres dans nos paysages.

 
Merci à Dominique Mansion pour la rédaction de cet article.
Trognes de chêne et de charme à Azé ©Dominique Mansion
Trognes de chêne et de charme à Azé ©Dominique Mansion
Trogne à Lureuil ©Dominique Mansion
Trogne à Lureuil ©Dominique Mansion
Trogne à Reignac ©Dominique Mansion
Trogne à Reignac ©Dominique Mansion