Chaque mois, l'ARB vous donne rendez-vous avec un " Le saviez-vous ?! " thématique. Retrouvez en chiffres, en images, en anecdotes et faits marquants des infos clés sur la biodiversité.
La biodiversité domestique est une autre composante de la biodiversité menacée. Elle désigne les animaux d’élevage et les variétés potagères et fruitières locales, issues de la domestication et de la sélection humaine.
Ces variétés et races animales sont issues d'une sélection agronomique qui s'est faite majoritairement au 19è siècle. Maraîchers et éleveurs ont méticuleusement sélectionné des végétaux et animaux au fil des ans formant un éventail d'espèces adaptées au terroir et offrant un large panel de diversité génétique. C'est cette richesse qui est menacée aujourd'hui avec l'homogénéisation de l'agriculture. La diversité génétique des variétés et races anciennes permet une capacité d'adaptation des espèces face aux attaques de ravageurs et au changement climatique. Préserver la biodiversité domestique est donc un enjeu de taille !
Particuliers ou professionnel·les, l'une des solutions est d'ouvrir votre potager, votre ferme ou votre assiette à ces espèces ! Des ressources, guides et contacts sont disponibles sur le site de l'association l'Union régionale pour les ressources génétique du Centre qui, en région, veille à la sauvegarde de ces trésors vivants.
Préserver ces milieux forestiers-secs ou humides, calcaires ou acides-est essentiel pour certaines espèces de papillons en Centre-Val de Loire comme le Grand Sylvain, le Damier du frêne ou la Zygène d'Ostérode, dont les populations régionales constituent la limite occidentale d'aire de répartition mondiale. Des actions sont possibles pour créer des conditions favorables : préserver les essences associées, les clairières, les feuillus indigènes, adapter les tailles pour élargir et étager chemins et lisières...
En Centre-Val de Loire, on compte 11 espèces de papillons de jour inféodés (c'est-à-dire dépendants) des forêts. Un plan régional d'actions est en cours et comprend des actions de connaissance, de conservation et de sensibilisation.
Les causes du déclin de ces espèces sont l'artificialisation des sols, la déprise agricole, l'usage de pesticides, la destruction ou l'altération de zones humides, la fragmentation ou encore le changement climatique... De façon générale, c'est la diversité en plantes-hôtes - indispensables au cycle de vie des papillons - qui fait la diversité en espèces de papillons.
Puits de carbone et micro-habitats pour une multitude d'espèces, les arbres vieux et morts sont indispensables à la lutte contre le réchauffement climatique et au bon fonctionnement de l'écosystème forestier.
En effet, les arbres âgés sont ceux qui stockent le plus de carbone car leur vitesse de croissance est plus élevée. Les arbres morts quant à eux, abritent entre 20 à 25 % d'individus (flore et faune confondu, source Stokland et al., 2004). Plusieurs milliers d'insectes, de champignons et d'oiseaux dépendent ainsi du bois mort. La littérature indique une valeur minimum de 30 m3/ha de bois mort pour la survie des espèces se nourrissant de bois mort (Müller et Bütler, 2013 ; Espaces naturels juillet 2004)
La façon dont la forêt est gérée est directement en lien avec la présence et le nombre de ces arbres au sein du massif. Les forêts laissées en libre évolution assurent un principe de non-intervention et permettent donc un cycle biologique complet des espèces. Une gestion en mosaïque avec des interactions entre les milieux et une continuité écologique permet de laisser des îlots ainsi préservés au sein des forêts en production.
En Centre-Val de Loire, 2,5 % de la flore régionale est constituée d'espèces invasives. 3/4 des végétaux invasifs avérés sont liés aux milieux humides, les cours d'eau étant des vecteurs majeurs de propagation.
3 nouvelles invasives ont intégré les rangs depuis 2020 : la Crassule de Helms, le Faux-Indigo et le Faux-hygrophile.
Perturbation des écosystèmes, compétition inter-espèces mais aussi allergies et maladies pour les êtres vivants (y compris les humains), les dégâts engendrés sont multiples. Leur suivi est d'autant plus important pour mettre en place une gestion adaptée et limiter leurs impacts.
L'hydrocotyle fausse-renoncule, ici en photo, s'étend maintenant sur la Loire après avoir colonisé le Dhuy en 2011, et le Loiret en 2021. Elle prolifère rapidement dans le milieu avec ses 20 cm de croissance par jour !
Sources : groupe de travail plantes invasives et CBN du Bassin Parisien
En février débute la période de #reproduction des grenouilles, crapauds, salamandres et autres tritons ! Ils re-migrent pour cela vers les zones humides qui les ont vu naître. Le bon état de ces lieux est essentiel pour permettre la survie de ces espèces.
Les zones humides en bon état, une solution durable pour une eau de bonne qualité et en quantité !
La végétation des milieux humides joue un rôle de filtre naturel en retenant les nutriments (nitrate, phosphate, etc.) et polluants (métaux lourds, hydrocarbures, etc.).
Cette capacité épuratoire dépend de différents facteurs : le type de zone humide (tourbière, marais, lagune, plaine alluviale, etc.), son état (plus ou moins naturel, plus ou moins dégradé), les caractéristiques physico-chimiques (conditions anaérobies, taux d’oxygène dissous, PH, température…), le type de végétation présente et son stade d’évolution, les apports extérieurs, la topographie du site qui influence grandement la circulation des eaux, etc...
Cette capacité d’épuration des milieux humides n’est pas sans limite : l’humain doit aussi être vigilant pour préserver la qualité de l’eau.
Source : Guide d'analyse économique "Zones humides : évaluation économique des services rendus" 2011 de l'agence de l'eau Loire-Bretagne
Animatrice de l'Observatoire
Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)
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