[Portrait] Claire Heslouis, animatrice nature Claire Heslouis
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôts sédimentaires constitués de matériaux solides tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon et des graviers, transportés par les eaux d’un cours d’eau, le plus souvent intermittent, sur une plaine inondable, un delta, une plage ou autre équivalent
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • L’hydromorphologie c’est l’étude de la morphologie des cours d'eau (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond, etc.) des cours d’eau, fleuves et rivières, et notamment l’évolution des profils en long et en travers et du tracé planimétrique. <br />L’hydromorphologie c’est aussi l’étude des caractéristiques physiques naturelles des rivières et de leurs annexes hydrauliques (les variations de profondeur, de courant, la structure et la politique d’entretien et d’aménagement de ces rivières et fleuves).
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production

En quelques mots, comment êtes-vous arrivée à ce métier d’éducatrice à l’environnement ? Quel est votre parcours ? Comment avez-vous vu naître votre goût de transmettre ?

Cela fait bientôt 18 ans que je suis animatrice au sein du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) Brenne-Berry. À l’origine, j’ai suivi un BTS gestion et protection de la nature qui est un BTS agricole, pas du tout dans l’animation. C’est vraiment par opportunité avec ce poste au CPIE à Azay-le-Ferron que j’ai découvert l’éducation à l’environnement et cela m’a tout de suite plu. Une fois les quelques techniques acquises, le fait d’être dehors, de transmettre, c’est un vrai bonheur !

Une fois les quelques techniques acquises, le fait d’être dehors, de transmettre, c’est un vrai bonheur !

Suivez-vous une méthode d’animation particulière ? Des étapes indispensables lors de l’accompagnement d’un groupe ? Que souhaitez-vous transmettre absolument à chaque animation ?

On ne fait pas de visite de musée dehors !

On s’appuie sur des méthodes de construction par messages, d’éveil et de découverte progressive. On commence par donner envie, se présenter, contextualiser, et comprendre où en est le public. Ensuite, ce qui est très important, c’est de mettre le public en lien, en action avec la nature, qu’il expérimente par lui-même. On ne fait pas de visite de musée dehors ! C’est essentiel pour que ce public puisse pratiquer, faire ses propres découvertes, s’approprier l’espace, le paysage, les enjeux. Et enfin j’essaie toujours de prendre un temps pour proposer de partager les ressentis de chacun, et l’évolution de ces ressentis par rapport au début de la sortie.

Le message clé à faire passer à chaque fois est que la nature n’est pas réservée aux spécialistes. On n’a pas besoin de connaitre les noms des espèces pour s’émerveiller. Il n’y a pas d’élitisme dans le lien avec la nature. Nous y avons tous notre place, et bien sûr on espère ainsi susciter l’envie de la protéger.

ENS des Marais de Chavannes dans le Cher en début d'été © Mélanie Couret
ENS des Marais de Chavannes dans le Cher en début d'été © Mélanie Couret

Selon vos observations, quelles sont les attentes des publics ? Comment est perçu votre message ? Voyez-vous des changements de comportements ?

Observer le lever des grues à l'étang de la Mer Rouge (Rosnay) en décembre © Quentin Revel
Observer le lever des grues à l'étang de la Mer Rouge (Rosnay) en décembre © Quentin Revel

Les attentes sont très variables, cela dépend du contexte. Si la « commande » vient des enseignants ou des animateurs, parfois les enfants « subissent ». C’est mieux quand on arrive à les faire formuler leurs attentes. Ils veulent souvent découvrir par eux-mêmes, s’amuser en pleine nature, vivre leurs propres expériences.

J’ai la chance d’être animatrice en Brenne qui est un territoire merveilleux, alors quand les gens viennent de l’extérieur, ils s’enthousiasment de certains éléments qui peuvent nous paraitre banals ici. Ils veulent toujours vivre une rencontre avec la nature, être en lien direct avec elle. Ce n’est pas quelque chose d’artificiel.

Mon objectif est de leur faire passer un bon moment dans la nature, et il est généralement atteint. Quant à des changements de comportements, cela demande plus de temps je crois.

Par exemple j’ai récemment eu la chance d’animer un même groupe 5 lundis de suite. L’objectif était que les enfants sachent se déplacer en sécurité dans la forêt, qu’ils développent leur motricité et qu’ils éveillent leur curiosité : pour moi à l’issue, c’était atteint. Mais le mieux, c’est qu’alors que l’hiver approchait, beaucoup d’entre eux avaient envie de continuer, de passer du temps en forêt, même sans moi !

Autre exemple récent, un groupe d’adultes, qui ne connaissaient pas le territoire, étaient très contents de leur sortie… passée sous la pluie ! Ils étaient émerveillés et avaient envie d’y retourner seuls, y compris sur d’autres sites que je leur avais conseillés. C’est très positif dans ces cas-là.

[...] un groupe d’adultes, qui ne connaissaient pas le territoire, étaient très contents de leur sortie… passée sous la pluie !

Comment rendre vos publics acteurs ?

Ma réussite, c’est quand je m’efface et que le public est mis dans des conditions où il peut apprécier ce qu’il a autour de lui et agir par lui-même.

Pour cela, il faut que le public puisse s’approprier les lieux, qu’il n’ait pas peur de s’immerger.

Un de mes collègues anime par exemple les défis biodiversité : il s’agit d’inviter le grand public sur des temps où le spécialiste est là pour donner des informations, des outils, rassurer, dans un objectif d’action concrète. Le public doit, par exemple, pouvoir réaliser lui-même la capture d’espèces avec les outils adaptés pour leur détermination, ou trouver les plantes proposées pour une activité de bricolage.

Ma réussite, c’est quand je m’efface et que le public est mis dans des conditions où il peut apprécier ce qu’il a autour de lui et agir par lui-même.

Avez-vous des lieux préférés pour y emmener des groupes ? Une saison préférée ?

Oui bien sûr le printemps est ma saison préférée, et plus particulièrement avril car c’est merveilleux ! Il n’y a pas encore trop de feuilles aux arbres donc l’observation de la faune est facilitée. C’est pendant cette même période que se passent plein de choses : amphibiens et oiseaux se réveillent, les comportements sont plus visibles, les végétaux germent, on peut vivre toutes les météos

 

[...] amphibiens et oiseaux se réveillent, les comportements sont plus visibles, les végétaux germent, on peut vivre toutes les météos

Balade du Blizon dans l'Indre © M. Céleste_ARB CVL
Balade du Blizon dans l'Indre © M. Céleste_ARB CVL

Je suis bien sûr sensible aux paysages, alors la Brenne me rend heureuse ! J’apprécie beaucoup par exemple la balade du Blizon sur la commune de Rosnay, en général les groupes y sont très contents. On peut y observer la faune, le paysage, la botanique. On peut y sentir et y goûter des fleurs, comme celles des prunelliers en février-mars, ou plus tard celles du chèvrefeuille. On peut vraiment vivre de multiples approches au sein de cette nature. On peut aussi y observer les papillons, les cistudes au bord de l’eau, entendre les chants d’oiseaux. Il y a aussi assez d’espace pour y faire de grands jeux, c’est très chouette !

Gardez-vous en mémoire un souvenir marquant que vous souhaiteriez partager avec nous ?

[...] un enfant passionné qui connaissait les noms des passereaux en berrichon ! [...] Il a entrainé le reste du groupe classe dans cette passion.

Au début de mon expérience d’animatrice, j’ai accueilli une classe du département du Cher avec un enfant passionné qui connaissait les noms des passereaux en berrichon ! On a partagé cela, c’était fantastique. Il a entrainé le reste du groupe classe dans cette passion. Lors d’une balade d’observation d’oiseaux avec ce même groupe, nous avons trouvé des pelotes de Pygargue et autres indices au pied d’un arbre ; mais également de Balbuzard (restes de poissons déchiquetés) qui était passé par là juste avant notre venue ! Les enfants étaient très curieux de tout ; nous avons envoyé les pelotes en expertise, les résultats ont été attendus avec impatience !

Étang de la Mer Rouge (Rosnay) au petit matin © Quentin Revel
Étang de la Mer Rouge (Rosnay) au petit matin © Quentin Revel

Claire Heslouis