Le lierre, une plante essentielle à nos jardins, à réhabiliter ! Comment aimer la mal-aimée, lorsque tant d'idées fausses circulent...
Le Lierre grimpant (ou Lierre commun - Hedera helix) est une plante de la famille des Araliacées (même famille que le Ginseng) qui se fixe sur un support vertical selon ce qu’elle a à disposition. Il se fixe à l’aide de petits crampons et a des tiges ligneuses rampantes ou grimpantes avec une croissance annuelle de 50 cm à 1 m et peut atteindre près de 30 m.
Les feuilles du Lierre sont alternes, un peu cireuses, vertes foncées et persistantes. Les jeunes feuilles sont en forme d'étoile, les feuilles adultes présentent deux formes différentes selon leur fonction : les feuilles présentes le long de la tige ont 5 lobes plus ou moins profonds (parfois 3), les feuilles sur les tiges à fleurs ou en pleine lumière sont ovales.
Les fleurs du Lierre commun sont jaune verdâtre et ont cinq pétales. Elles sont regroupées en ombelles (comme les fleurs de carottes) elles-mêmes regroupées en grappes. Les principaux pollinisateurs du Lierre sont des mouches. La floraison s'étale en septembre-octobre, et la fructification s'effectue de la fin de l'hiver au début du printemps.
Le Lierre commun est une plante capable de s'adapter à de nombreux milieux, peu exigeante quant à la nature du sol. Elle se trouve très couramment en sous-bois mais aussi dans les jardins, en façade sur des bâtiments, en clôture ou en couvre-sol. Le Lierre commun résiste aux pluies abondantes et s'adapte à la sécheresse.
Contrairement à une idée reçue, le lierre ne parasite pas les arbres car il s’y accroche sans puiser dans leur sève. Il ne se nourrit qu’à travers ses racines souterraines.
Il absorbe même l'excès d'humidité, et a une action chimique inhibitrice sur les champignons, bactéries ou parasites pouvant s'attaquer à un arbre.
Pour en savoir plus, lire l'article "Le lierre « tueur d’arbre » : entre préjugés, ignorance et réalité" d'Agnès Schermann Legionnet sur le site The Conversation.
Un très gros lierre a été découvert autour d'un arbre de la vieille forêt, ancienne et mature, du Patouillet à Lunery (Cher) acquise et protégée par le Conservatoire d'espaces naturels (Cen) en Centre-Val de Loire et laissée en libre évolution.
Le lierre joue un rôle écologique important et présente plusieurs intérêts majeurs pour la biodiversité.
Le Lierre fleurit tardivement, à l’automne (septembre à novembre), une période où peu de plantes sont en fleurs. Cela en fait une ressource cruciale de nectar et de pollen pour les insectes pollinisateurs (abeilles, guêpes, syrphes, papillons...).
C’est une plante-hôte importante pour l’Azuré des nerpruns, un papillon, ou pour la Collète du lierre, une abeille sauvage qui dépend du pollen de lierre pour nourrir ses larves.
Les fruits noirs du Lierre mûrissent en hiver, à une saison où la nourriture est rare. La pulpe de ces baies hivernales étant riche en lipide, elles jouent un rôle important pour la survie de nombreux oiseaux à la fin de l'hiver, en particulier les mésanges, grives, merles, pigeons ramiers...
Attention, poison ! Plus encore que les autres parties de la plante, les fruits sont toxiques pour les mammifères et en particulier pour les humains.
Le feuillage dense du lierre, persistant en hiver est un abri pour la faune. Il sert de refuge ou de lieu de nidification à divers animaux : oiseaux, petits mammifères, insectes, chauves-souris. Les hérissons, quant à eux, y trouvent un refuge hivernal, et particulièrement dans les jardins où les cachettes naturelles manquent.
Son écorce et son feuillage sont l'habitat d'une grande diversité d’insectes. Le papillon Citron hiberne dans le feuillage du lierre, ses cousins le Vulcain, l'Azuré des nerpruns et le Paon du jour y pondent leurs œufs.
fois plus diverse que les autres plantes
espèces différentes d’insectes butineurs qui s’y régalent
Source : INRAE
plus frais sur un mur en brique couvert de lierre en journée
en comparaison avec les zones du mur non couvertes de lierre
Le lierre limite l’érosion des sols grâce à son système racinaire dense, en particulier sur les pentes ou les berges.
Le Lierre est un véritable climatiseur naturel ! Les murs végétalisés permettent d’améliorer le confort thermique et phonique à l’intérieur des bâtiments. Utilisé en végétalisation de façade, le Lierre est particulièrement intéressant pour sa capacité à réguler la température de manière constante, indépendamment de la saison ou des conditions extérieures, en orientant ses feuilles vers le soleil tout en laissant passer de l’air entre elles et le bâtiment. Il permet de végétaliser des façades entières sans aménagement trop coûteux.
Allié anti-pollution, le Lierre a une capacité d’absorption des particules qui équivaut à 6 grammes par an et par mètre carré (Dunnett et Kingsbury 2004). Il peut absorber des métaux lourds comme le plomb ou le cadmium.
La toxicité du lierre est en grande partie due aux saponosides qu’il contient en grande quantité, et qui sont de puissants dégraissants. Il est possible de fabriquer sa lessive à partir de feuilles de lierre. Attention cependant, la lessive au lierre a tendance à « griser » les blancs.
Avec un entretien approprié, le Lierre, allié de nos jardins, peut devenir un véritable atout écologique.
De croissance rapide, il peut être nécessaire de le contenir. De plus, si le lierre est trop dense, la circulation de l'air est limitée, ce qui peut entraîner des problèmes de moisissures, notamment sur les supports sur lequel il pousse (murs ou bois).
Gîte et couvert pour de nombreuses espèces, il est important de le tailler en fin d’hiver (après fructification), et avant la période de nidification des oiseaux, et de façon parcimonieuse afin de ne pas blesser des animaux qui s’y réfugieraient.
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