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  • Un quart des espèces de libellules menacé en Centre-Val de Loire
Un quart des espèces de libellules menacé en Centre-Val de Loire Agrion orné, classé en danger critique ©J.-L. Pratz-CERCOPE
Informations générales
Date de l'actualité
15 sep .22
  • Type d'événement
    L'Observatoire
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôts sédimentaires constitués de matériaux solides tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon et des graviers, transportés par les eaux d’un cours d’eau, le plus souvent intermittent, sur une plaine inondable, un delta, une plage ou autre équivalent
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • L’hydromorphologie c’est l’étude de la morphologie des cours d'eau (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond, etc.) des cours d’eau, fleuves et rivières, et notamment l’évolution des profils en long et en travers et du tracé planimétrique. <br />L’hydromorphologie c’est aussi l’étude des caractéristiques physiques naturelles des rivières et de leurs annexes hydrauliques (les variations de profondeur, de courant, la structure et la politique d’entretien et d’aménagement de ces rivières et fleuves).
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production

Les Odonates, des espèces qui donnent l’alerte

Depuis plus d’un siècle, les populations de libellules diminuent fortement en Europe, notamment à cause de la dégradation de leurs habitats de prédilection : les zones humides.

Les zones humides sont de véritables trésors de biodiversité. Elles sont malheureusement mises à mal depuis de très nombreuses années : assèchement des marais, drainage, pollution, recalibrage des rivières... Aujourd'hui, les pressions qui pèsent sur ces milieux sont encore nombreuses et ont des origines qui peuvent être aussi bien :

  • locales (par exemple la gestion intensive d'étangs qui entraine la disparition des herbiers aquatiques)
  • ou plus globale et liées au changement climatique (par exemple le réchauffement des masses d'eau et/ou l'assèchement de zones humides).

Ces 10 dernières années, bénéficiant d’un Plan national d’actions décliné en région, la connaissance des populations des espèces d’Odonates du Centre-Val de Loire a résolument progressé et a permis la réalisation de cette actualisation de la liste rouge.

Agrion nain, classé vulnérable © E. Sansault
Agrion nain, classé vulnérable © E. Sansault

Une libellule sur quatre menacée en région

Sur les 68 espèces qui ont fait l’objet d’au moins une observation, la mise à jour de la liste rouge révèle qu’1/4 des espèces d’Odonates est menacé. En 2012, elles n’étaient qu’une sur cinq.

Tableau extrait de la liste rouge
Tableau extrait de la liste rouge
  • 1/4

    des espèces d'odonates en région sont menacées

L'espèce dont le statut de menace s'est le plus fortement dégradé depuis la précédente liste rouge est le Gomphe à pattes jaunes (Stylurus flavipes) évoluant ainsi du statut de « quasi-menacée » (NT) à celui de « en danger » (EN). Depuis 2015, un suivi scientifique est réalisé pour cette espèce dont les populations se sont effondrées à l'échelle du bassin ligérien.

Afin de mieux suivre les tendances de population de cette espèce et des autres espèces patrimoniales associées aux fleuves et aux grandes rivières, des suivis scientifiques de ce type sont en train d’être testés et déployés un peu partout en France. Vous pouvez en apprendre un peu plus sur ces suivis dans la fiche de synthèse du programme « SOGAP ».

Gomphe à pattes jaunes, classé en danger © E. Sansault
Gomphe à pattes jaunes, classé en danger © E. Sansault
Gomphe serpentin, classé vulnérable © E. Sansault
Gomphe serpentin, classé vulnérable © E. Sansault

Le Gomphe serpentin (Ophiogomphus cecilia), qui fait également l'objet de ces suivis engagés de longue date sur la Loire, voit aussi son statut de menace se dégrader, passant du statut de « quasi-menacée » (NT) à celui de « vulnérable » (VU). Vous pouvez retrouver plus d'informations sur cette espèce dans la fiche dédiée.

La liste rouge régionale sur les Odonates

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a développé une méthodologie permettant de déterminer, de manière standardisée, le risque de disparition d’un territoire donné des espèces végétales et animales qui y sont régulièrement présentes : les listes rouges. Ces listes dressent un bilan objectif et partagé du degré de menace pesant sur les espèces à l’échelle d’un territoire. Une fois qu'elles sont publiées, il est nécessaire de les actualiser régulièrement afin de garder une image toujours la plus exacte possible de l'état de conservation des espèces présentes en région.

La liste rouge des Odonates du Centre-Val de Loire recense désormais 68 espèces et apporte des informations naturalistes, scientifiques (répartition géographique, habitat spécifique, comportement, besoins vitaux…) sur quelques espèces illustrant la diversité des libellules de notre région. Elle est un moyen de partager la connaissance sur ces espèces qui fréquentent tout en attirant le regard de chacun sur les menaces qui pèsent sur elles et sur leurs habitats.

Couverture de la liste rouge odonates 2022
Zoom sur

Le Livre rouge des espèces et habitats naturels menacés en Centre-Val de Loire

En 2014, au travers de la parution du "Livre rouge des habitats naturels et des espèces menacés de la région Centre", notre territoire s'est doté d'une vingtaine de listes rouges, dont la moitié avait déjà pu répondre aux critères de validation de l'UICN. Il s'agissait alors de l'un des premiers recueils de ce type à être publié en France.

Pour en savoir plus, consultez notre page dédiée au Livre rouge.

LES DONNEES MOBILISÉES

Deux bases de données principales ont été utilisées : la base de données du Plan régional d’actions en faveur des Odonates et la base de données du pôle Faune de l’Observatoire régional de la biodiversité. Il s’agit de plus de 145 000 observations réalisées sur la période 1957-2018, dont 120 000 à une période dite « actuelle » (2008-2018).

La comparaison des données réalisées entre ces deux périodes, via des analyses à la maille 2x2 km, puis leurs confrontations avec les avis d’experts sur la période 2011-2021 a permis d’obtenir des tendances d’évolution des populations à l’échelle de la région.

20% d’espèces de libellules étaient menacées en 2012, 25% désormais. Cette évolution apparente des statuts doit toutefois être relativisée au regard de l’évolution des connaissances disponibles. Ainsi, on en sait aujourd’hui beaucoup plus sur les Odonates de notre région, leurs répartitions et leurs dynamiques de populations, que lors de la réalisation de la précédente liste rouge il y a tout juste 10 ans.

UN TRAVAIL COLLABORATIF

Dans le cadre de l’animation du Plan régional d’actions en faveur des Odonates, l’association ANEPE Caudalis a constitué, en collaboration avec France Nature Environnement (FNE) Centre-Val de Loire et la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) Centre-Val de Loire, un groupe d'experts d'une vingtaine de personnes. Ce comité d’évaluation a eu ainsi travaillé durant un peu plus de deux ans pour analyser le jeu de données collecté ainsi que les documents produits de manière à appliquer la méthodologie UICN (cartes de répartition des espèces observées au cours du temps sur le territoire régional, évolution des aires d'occupation, modèle mathématique d'analyse des tendances d'évolution des populations...).

Suite à ce travail, cette nouvelle liste rouge des libellules et demoiselles du Centre-Val de Loire a ainsi été labellisée par le comité français de l'UICN le 28 avril 2022, puis validée en Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) le 5 mai de cette même année.

Désormais obsolète, la précédente liste rouge des Odonates publiée dans le Livre Rouge en 2014 reste accessible sur le Portail.

Agrion orné, classé en danger critique ©J.-L. Pratz-CERCOPE

Contact
Daphné Marques

Coordinatrice biodiversité - Animatrice du pôle faune de l'ORB - Coordinatrice régionale STOC - Administratrice Nature'O'Centre

France Nature Environnement Centre-Val de Loire (FNE Centre-Val de Loire)