Pose de gîtes à chauves-souris par un bailleur social du Cher Présentation du projet : Museum de Bourges et Val de Berry
Informations générales
Année de réalisation
2018-2023
  • Porteur de projet
    Val de Berry
  • Type de structure
    Collectivités, Entreprises
  • Museum d'histoire naturelle de Bourges
  • Localisation
    Saint-Amand-Montrond
  • Type d'action
    Protéger / Préserver / Améliorer
  • Budget
    entre 300 et 400 € par gîtes
  • Maxime Perriot, Val de Berry / Amélie Chrétien et Laurent Arthur, 2023
  • Démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, ainsi qu’à ses conséquences. Pour les systèmes humains, il s’agit d’atténuer les effets préjudiciables et d’exploiter les effets bénéfiques. Pour les systèmes naturels, l’intervention humaine peut faciliter l’adaptation au climat attendu ainsi qu’à ses conséquences (GIEC).
  • suspension de particules dans un gaz
  • pouvoir réfléchissant d’une surface
  • basiques, le contraire d'acides
  • dépôts sédimentaires constitués de matériaux solides tels du sable, de la vase, de l'argile, des galets, du limon et des graviers, transportés par les eaux d’un cours d’eau, le plus souvent intermittent, sur une plaine inondable, un delta, une plage ou autre équivalent
  • coléoptères ravageurs des crucifères (colza, choux).
  • cavités profondes et irrégulières
  • désigne un sol cultivé en agriculture
  • période sévère de basses eaux
  • Intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre (GIEC).
  • ensemble des espèces d'oiseaux d'une région donnée
  • remblais de terres et de graviers le long d'un cours d'eau, qui permettent de former les méandres (virages)
  • En biologie, ensemble de la matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique.
  • processus d'innovation et ingénierie qui s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant
  • dont la coquille est formée de deux valves, reliées par une charnière, un ligament corné flexible et un ou deux muscles > par exemple chez les coques, moules, palourdes, pétoncles, huîtres, couteaux, coquilles Saint-Jacques...
  • sur des sols calcaires
  • phénomène physique à l’origine d’échange de chaleur via un fluide
  • montées soudaines du niveau d'eau dans un cours d'eau
  • qualifie un organisme aquicole vivant et se reproduisant en eau douce
  • Arrêt du remplissage du grain de blé lors de sa phase de maturation à cause de trop grandes chaleurs (canicule). Cela a pour effet de diminuer le poids du grain et donc le rendement.
  • étude scientifique du comportement animal principalement en milieu naturel
  • niveler, lisser
  • période où le niveau d'eau d'un cours d'eau est le plus bas
  • accumulation excessive de nutriments au sein d'un écosystème aquatique.
  • épanchements de liquide organique
  • types différents d'écoulement présents dans un cours d'eau (rapides, plats, radiers, mouilles)
  • Cours d'eau se jetant directement dans la mer, quelle que soit son importance
  • Phénomène artificiel de morcellement de l'espace (définition de l'Insee)
  • période de reproduction des poissons
  • une zone de gagnage est un endroit utilisé par des animaux sauvages pour se nourrir
  • Qui concerne la répartition selon leur diamètre, des particules des roches, sables, et graviers.
  • Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) sur le sol, regroupant les ministères de l’agriculture et de l’environnement, l’OFB, l’INRAE, l’IGN, le BRGM, l’ADEME et l’IRD a pour mission de compiler et traiter les informations sur les sols relative à leur inventaire, leur conservation, leur analyse et leur qualité.
  • qui possède les organes reproducteurs des deux sexes
  • mouvement, distribution et qualité de l'eau
  • L’hydromorphologie c’est l’étude de la morphologie des cours d'eau (nature du sol, débit, pente, granulométrie du fond, etc.) des cours d’eau, fleuves et rivières, et notamment l’évolution des profils en long et en travers et du tracé planimétrique. <br />L’hydromorphologie c’est aussi l’étude des caractéristiques physiques naturelles des rivières et de leurs annexes hydrauliques (les variations de profondeur, de courant, la structure et la politique d’entretien et d’aménagement de ces rivières et fleuves).
  • à propos d'un flux, qui se dirige vers un système avec lequel il va interagir
  • Espèce qui est liée très fortement à cet organisme ou ce milieu et qui peut difficilement vivre sans celui-ci
  • rayonnements électromagnétiques d’une longueur d’onde supérieure à celle de la lumière, ne leur permettant pas d’être visibles.
  • qui mangent la lignine, principal composant du bois avec la cellulose et l'hémicellulose
  • feuilles mortes, aiguilles, branches, fruits, mousses que composent les premiers centimètres sur le sol
  • variations artificielles du niveau d'eau d'un plan d'eau, d'une voie navigable ou d'une retenue exploitée
  • seuils, radiers de pont, passages busés, barrages, etc. qui sont de nature à altérer la migration des espèces aquatiques, ainsi que la diversité et la qualité des habitats naturels disponibles (définition de l'Insee)
  • relatifs aux marais
  • Un peuplement forestier se caractérise par un mode de renouvellement des arbres (régénération naturelle ou artificielle), par un régime (futaie, taillis, taillis sous futaie), par la structure (âge des arbres) et par la répartition des différentes essences d’arbres.
  • Étude de l'évolution des phénomènes cycliques de la vie des plantes (germination, floraison...) et des animaux (migration, hibernation...) en fonction des variations climatiques.
  • durée quotidienne de la lumière du jour
  • Processus par lequel les plantes fabriquent des sucres et de l'oxygène à partir de la lumière et du CO2
  • végétaux communément appelés roseaux, genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae
  • Un protocole expérimental désigne l'ensemble des étapes et des règles à respecter pour mener une expérience scientifique.
  • Action qui consiste à remettre le cours d’eau dans une configuration plus naturelle, en recréant ses anciens méandres ou en créant un nouveau tracé avec des profils variés
  • Linéaire d'arbres en bordures de cours d'eau
  • Combinaison de la probabilité d’une inondation et des conséquences négatives potentielles pour la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique associées à une inondation.
  • Cours d’eau moyennement important, alimenté en eau par d’autres cours d’eau (affluents) et confluant avec un cours d’eau de plus grande importance
  • Petit cours d'eau peu profond, au débit modéré
  • processus selon lequel des particules de matières se déposent en couches
  • ensemble de particules en suspension dans l'eau, l'atmosphère ou la glace, qui a finit par se déposer sous l'effet de la pesanteur souvent en couches ou strates successives
  • groupes d'espèces
  • méthodes limitant le travail du sol
  • micro-formes en buttes ou en mottes plus ou moins arrondies, de 40 centimètres à plus d'un mètre de haut
  • Capacité d'une entreprise à générer de la richesse par son cycle de production

Contexte du projet

En 2018 ont eu lieu les Rencontres Nationales chauves-souris de la Société française pour l'étude et la protection des mammifères (SFEPM). Le Museum d'histoire naturelle de Bourges y avait alors lancé une alerte intitulée "Le Plan Climat ne doit pas oublier les chauves-souris" (Laurent Arthur, 2020).

Val de Berry, le Muséum d'Histoire Naturelle de la ville de Bourges et le bureau d'études Echochiros ont signé une convention de partenariat pour préserver la biodiversité et notamment les chauves-souris.

Des expérimentations sont alors lancées dans le Cher pour un accompagnement à l'installation de gîtes à chauves-souris lors des programmes de rénovation énergétique des bâtiments.

 

Le constat est le suivant : différentes espèces de chauves-souris s'installent dans les anfractuosités des bâtiments (corniches, joints de dilatation, espace au-dessus des linteaux...) et lors des rénovations thermiques notamment les travaux d'Isolation Thermique par l'Extérieur (ITE), ces espaces sont obstrués. Les chauves-souris sont alors privées de leur gîte ou parfois pire, emmurées vivantes. 500 000 logements sont concernés en France chaque année par le Plan Climat.

L'objectif est donc d'éviter la mortalité des chauves-souris lors des travaux et d'offrir de nouveaux gîtes de remplacement à ces animaux.

Pipistrelle commune © Ludovic Jouve
Pipistrelle commune © Ludovic Jouve

Une première étude sur l'occupation par les chauves-souris d'immeubles dans le nord de Bourges a été menée par Ghislain Durassier, alors stagiaire au Museum, en 2006. Cette étude confirme la nécessité de les prendre en compte lors des phases de rénovation.

Objectifs

  • Protéger les chauves-souris et leur habitat
  • Sensibiliser les locataires à la protection de la biodiversité

Publics cibles

  • Locataires des logements
  • Autres bailleurs sociaux
  • Chauve-souris

C'est dire le défi de protéger ces espèces et de leur offrir des gîtes de substitution ou de nouvelles accessibilités sur les bâtiments rénovés si on ne veut pas vider nos villes de l'essentiel de leur faune chiroptérologique.

Laurent Arthur, Morgan Boulay, Amélie Chrétien, Michèle Lemaire dans Symbioses 2022 n°39-40 : 107-116

En tant que bailleur social, nous devons dès aujourd’hui agir en faveur de la biodiversité dans toutes ses formes. La préservation d’autres espèces animales est dès à présent prise en compte dans la réalisation de nos programmes.

Emmanuel Riotte, Président de Val de Berry (2022)
  • + de 50

    gîtes installés dans le Cher en 2023 pour l'ensemble du programme

  • 3

    structures spécialisées dans les chauves-souris suivent le Plan Climat dans le Cher

Le Museum de Bourges, le bureau d'études Échochiros et l'association "Chauve-qui-peut"

Pas à pas

Un premier essai non concluant en 2015

Une dizaine de caissons suspendus avaient été installés par l'équipe du Museum à Bourges et Saint-Amand-Montrond, avec un suivi sur 5 ans. Les gîtes se sont montrés solides mais inoccupés. L'exposition à une trop forte variation de températures et d'intempéries pourrait en être la cause. Ces premiers gîtes ont tous été démontés en 2021 et 2022.

L'expérience n'était pas vaine car elle a permis la prise de contacts entre acteurs, et notamment entre le Museum et le bailleur social Val de Berry.

Des gîtes pensés par les spécialistes des chauves-souris

Dès 2018, de nouveaux essais et cette fois-ci, les gîtes sont intégrés dans les couches d'isolants thermiques par l'extérieur, au moment de la rénovation d'un bâtiment. Leur conception est pensée par les chiroptérologues du Museum de Bourges, en prenant en compte la solidité, l'aération, l'accès spécialisé pour les chiroptères, l'évacuation par gravité des urines et guanos, l'absence de pont thermique significatif créé...

Ces réalisations ont été permises par les relations professionnelles de confiance entre Val de Berry, le Museum et l'entreprise de construction.

En parallèle, des réunions d'information aux locataires ont été organisées.

Gîte installé dans le Cher © Chauve-Qui-Peut
Gîte installé dans le Cher © Chauve-Qui-Peut
Ouverture du gîte une fois posé © Chauve-Qui-Peut
Ouverture du gîte une fois posé © Chauve-Qui-Peut
Colonie de Noctules dans un gîte © Chauve-Qui-Peut
Colonie de Noctules dans un gîte © Chauve-Qui-Peut

Pose et gestion des populations déjà installées à Bourges

6 nouveaux gîtes ont été conçus, à destination d'un bâtiment de l'Université de Bourges. Ceux-ci ont été réoccupés, dès la saison suivant la pose par les populations initiales d'une soixantaine de Noctules et de Pipistrelles. Une évacuation des animaux a été nécessaire au moment des travaux en 2019-2020.

Pose et suivi des gîtes posés à Saint-Amand-Montrond

Suite aux bons résultats de cette opération berruyère, il a été décidé de l'étendre à d'autres immeubles, à Saint-Amand-Montrond. Ici les immeubles n'étaient pas préalablement occupés par les chauves-souris. Les poses ont eu lieu début 2020 et dès l'été de la même année, les premières traces du passage de pipistrelles étaient repérées.

Zoom sur

3 bonnes raisons pour agir !

  • Une cohabitation positive avec la biodiversité
  • Un moyen de sensibiliser les habitant·e·s aux enjeux sur la biodiversité
  • Une collaboration entre spécialistes en chauves-souris, acteurs socio-économiques et citoyen·ne·s
Noctule © Chauve-Qui-Peut
Noctule © Chauve-Qui-Peut

Actions de sensibilisation

Des opérations de sensibilisation des employés de Val de Berry ont été menées, afin de "mieux connaitre et de mieux protéger les chiroptères".

Lors des projets de rénovation thermique des bâtiments, plusieurs actions de sensibilisation des habitant·e·s sont menées : réalisation de panneaux d'explications, distribution de notes d’information aux locataires, des conférences-animations au pied des immeubles, du porte-à-porte. Les résident·e·s peuvent ainsi adapter leurs comportements pour vivre en bon voisinage avec les chiroptères. Certain·e·s adoptent un rôle de « sentinelle », apportant ainsi leurs observations au Muséum.

Suivis scientifiques

Le suivi des populations de chauves-souris par le Museum est possible grâce à des suivis par endoscopes, par l'observation de présence de guano, et des comptages crépusculaires.

Bilan

Résultats

Bourges : plusieurs dizaines de noctules et quelques pipistrelles fréquentent les gîtes posés. L'opération de recolonisation est un succès. Le Museum a compté 34 interventions nécessaires pour l'opération de A à Z.

Saint-Amand-Montrond : les suivis sont encore en cours mais les premières observations sont encourageantes. Une quinzaine de visites du Museum ont été nécessaires pour l'implantation des nichoirs pendant le chantier.

Écueils à éviter

Différents critères sont pris en compte pour améliorer au mieux l'accueil des chauves-souris : orientation des nichoirs, température, isolant utilisé, type d'aération... De plus, leurs besoins ne sont pas les mêmes qu'ils se trouvent en période d'hibernation, de reproduction ou de chasse. Des choix sont à opérer pour l'avenir de ces opérations et les changements climatiques compliquent parfois cette prise de décision.

Envol d'une Noctule commune depuis un gîte © Chauve-Qui-Peut
Envol d'une Noctule commune depuis un gîte © Chauve-Qui-Peut

Conseils

La méthodologie du concept des gîtes inclus dans les isolations est évolutive. Elle s’affine en fonction des retours d’expériences. Les suivis de colonisation des nichoirs sont indispensables pour juger de la pertinence des actions. L’anticipation dans les travaux, les échanges entre les spécialistes des chauves-souris et les bailleurs sont essentiels. L’implication des résident·e·s à l’opération est un plus indéniable.

Perspectives

En 2023, tous les bailleurs du Cher travaillent dorénavant à la prise en compte de ces espèces dans l'habitat collectif. Il y a également un enjeu à effectuer de telles opérations sur les maisons individuelles qui prévoient des rénovations thermiques. Quelques tests ont été effectués en redimensionnant les gîtes posés.

Vue des gîtes devant les immeubles © Chauve-Qui-Peut
Vue des gîtes devant les immeubles © Chauve-Qui-Peut
Reportage France 3 Centre-Val de Loire

Partenaires

IUT de Nancy, IUT de Bourges, DREAL Centre-Val de Loire, agglomération Bourges Plus, Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères (CPEPESC) de Lorraine, Chauve-qui-peut, Plus 18.

Présentation du projet : Museum de Bourges et Val de Berry

Contact
Marine CÉLESTE

Animatrice du Portail de la biodiversité et du Biodiv'Tour

Agence régionale de la biodiversité Centre-Val de Loire (ARB CVL)